Lors de la conférence inaugurale marquant le 49ème anniversaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’université d’Abomey-Calavi, le Professeur Nassirou Bako Arifari, député béninois au Parlement de la CEDEAO et ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin, a révélé des informations concernant l’aide financière apportée par l’organisation régionale aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) pour lutter contre le terrorisme.
Le professeur Bako Arifari a révélé que, en 2023, la CEDEAO a octroyé « environ 1 milliard de FCFA à chacun » des trois pays membres de l’AES : le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Cette aide financière, bien qu’importante, est arrivée à un moment où ces pays étaient déjà profondément enlisés dans des crises sécuritaires graves.
« Les États les plus exposés, le Niger, le Burkina Faso et le Mali, bien entendu membres de la CEDEAO, peinaient à avoir une contribution de la CEDEAO. (…) La stratégie communautaire de lutte contre le terrorisme n’a pu être finalisée qu’en 2021 ou 2022 pendant que des États s’étaient déjà presque écroulés.», a précisé l’ancien chef de la diplomatie béninoise.
Selon lui, cette réponse tardive aux crises sécuritaires a contribué à des frictions et à une certaine distanciation des États sahéliens vis-à-vis de la CEDEAO. « La perception dans le contexte actuel est une perception de type négatif. Ce déficit de solidarité à un moment crucial, a été fatal d’un point de vue de notre organisation.», a-t-il souligné.
Ces déclarations interviennent à un moment où la CEDEAO, 49 ans après sa création, cherche à se réinventer face aux défis contemporains qui freinent son évolution. La semaine commémorative ouverte le 28 mai au Bénin s’est achevée ce samedi 1er juin avec de nouvelles perspectives pour renforcer l’organisation et améliorer sa réponse aux crises régionales.
Le professeur Bako Arifari a insisté sur la nécessité pour la CEDEAO de développer des solutions durables et de montrer une plus grande solidarité pour prévenir et gérer efficacement les crises sécuritaires dans la région ouest-africaine.