L’ancien président centrafricain François Bozizé, en exil depuis mars 2023 en Guinée-Bissau, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Alors qu’il devait être arrêté et rapatrié dans son pays pour faire face à la justice, le président bissau-guinéen s’est opposé à toute extradition. Une position qu’il a expliquée lors d’une conférence de presse le 7 mai 2024.
Pas d’extradition depuis le sol bissau-guinéen pour l’ex-président centrafricain François Bozizé, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale spéciale de son pays pour de possibles crimes contre l’humanité.
Une position tranchée du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo qui s’oppose à la décision des autorités judiciaires centrafricaines. « Je ne vais pas extrader Bozizé, je veux que cela soit clair. (…) Tant que je serai à la tête de ce pays, il ne sera pas extradé. Sauf s’il souhaite partir de son plein gré. Le président Touadéra lui-même le sait. Je suis désolé de le dire, cela n’est pas ce que lui et moi avions dit à ce sujet. », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse sur la situation, le 7 mai dernier.
Selon RFI, le chef de l’État bissau-guinéen justifie sa décision par les conditions préalablement établies entre l’ancien président centrafricain et lui. « J’ai reçu François Bozizé dans un cadre purement humanitaire. (…) Pour son accueil en Guinée-Bissau, nous avions posé des conditions : il doit s’abstenir de faire de la politique. Il ne doit également pas s’impliquer dans des actions de déstabilisation de son pays. », a souligné le président Embalo.
Relations entre Bissau et Bangui
Tout en indiquant qu’aucun accord n’existe entre Bissau et Bangui dans ce sens, le chef de l’exécutif bissau-guinéen a indiqué que sa position dans ce dossier n’entache pas les relations d’amitié existantes entre le président Faustin Archange Touadéra et lui. « Entre le président Touadéra et moi, les relations sont très bonnes. Et cela se voit à chacune de nos rencontres dans les grandes occasions comme les sommets de l’UA. Il était même prévu qu’il vienne visiter la Guinée-Bissau. », a-t-il fait savoir.
Le mandat d’arrêt international lancé contre l’ex-président François Bozizé le 30 avril dernier par la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine (CPS) « vise les crimes commis entre février 2009 et le 23 mars 2013, par la Garde présidentielle de l’ex-Président de la RCA et autres services de force et de sécurité intérieure dans la prison civile et au centre d’instruction militaire de la ville de Bossembélé ». La CPS avait demandé à l’occasion la coopération de la Guinée-Bissau où François Bozizé vit depuis plus d’un an.