Une vague d’arrestations sans précédent frappe la communauté ecclésiastique au Nicaragua, avec au moins 14 prêtres catholiques arrêtés depuis décembre, suscitant l’inquiétude du pape François, qui a exprimé sa préoccupation lors de son discours du nouvel an à la place Saint-Pierre.
Au moins 14 prêtres catholiques ont été arrêtés au Nicaragua depuis le 20 décembre dernier, déclenchant l’inquiétude du pape François. Le dernier prêtre à être appréhendé est Gustavo Sandino, du département de Jinotega, arrêté le jour de la Saint-Sylvestre, selon l’avocate spécialisée dans les affaires de l’Église nicaraguayenne, Martha Molina, actuellement exilée aux États-Unis. La série d’arrestations a débuté le 20 décembre avec l’interpellation de l’évêque de Siuna, Isidoro Mora.
Le pape François a exprimé sa préoccupation face à ces événements, déclarant lors d’une réunion place Saint-Pierre qu’il suit “avec une profonde préoccupation ce qui se passe au Nicaragua, où des évêques et des prêtres ont été privés de leur liberté.”
Parmi les prélats détenus figure également Monseigneur Rolando Alvarez, arrêté depuis août 2022 et condamné en février à 26 ans de prison pour trahison. Contrairement à certains prisonniers politiques expulsés vers les États-Unis, Monseigneur Alvarez a préféré rester en prison, refusant de quitter le pays.
Conflit ouvert avec le gouvernement de Ortega
Ces arrestations s’inscrivent dans le contexte d’un conflit entre le président Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007, et l’Église catholique. Les relations se sont détériorées en 2018 lors des manifestations, lorsque le président Ortega a accusé les chefs religieux de soutenir l’opposition, les qualifiant de participants présumés à une tentative de coup d’État.