Après le vote du budget exercice 2024 par l’Assemblée nationale, Jérémie Adomahou, député de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), a levé le voile sur des détails concernant le sort des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) au Bénin. L’annonce a suscité des réactions chez des enseignants concernés.
L’annonce a suscité diverses réactions parmi les enseignants, recueillies par Lameteo. Certains ont exprimé leur gratitude envers le président Talon pour cet engagement, tandis que d’autres ont exprimé leur déception et ont soulevé des interrogations.
“Le reversement des AME est un acquis car promis par le chef de l’État. Au nom des AME je lui dis un sincère merci. Mais le fait qu’on annonce le reversement de 1500 sur plus de 10 000 AME dans l’enseignement secondaire qui remplissent les conditions de ce reversement, c’est une désolation. Mais je compte toujours sur la bonne volonté du chef de l’État.”, a déclaré un enseignant des Sciences de la vie et la terre, en poste dans un collège à Cotonou.
Un autre enseignant a remercié le gouvernement pour les efforts consentis, soulignant que les 3000 reversés représentent une réduction significative du nombre de chômeurs potentiels dans le pays. “L’essentiel pour nous les AME c’est de changer notre statut et le gouvernement doit faire beaucoup plus d’efforts pour régler ce problème dans les brefs délais pour que chaque AME puisse tirer son épingle.”, s’impatiente, Codjia, un AME qui enseigne l’anglais.
Si ces deux professeurs de collèges se contentent du nombre réduit de 3000 enseignants à reverser, d’autres, par contre et les plus nombreux, ont exprimé leur déception et leur démoralisation face à l’annonce des 1500 reversés dans le secondaire, estimant que cela va à l’encontre des promesses antérieures concernant les promotions précédentes d’AME.
“Cette annonce du député est considérée simplement comme une injure envers les AME. On note la mauvaise foi du gouvernement envers cette catégorie.”, dénonce l’un des mécontents, prof d’histoire et géographie dans un collège d’Abomey, à l’intérieur du Bénin.
Des interrogations et des préoccupations émergent également parmi ces enseignants inquiets, notamment sur les critères de sélection des 3000 AME et le sort des autres qui ne seront pas inclus dans ce reversement.
“Sur quels critères vont-ils choisir ces 3000 ? Et le reste qui est dans leur 5è année et qui n’aura pas la chance d’être parmi les reversés, quel sort leur est réservé ?”, s’interroge une enseignante de français.
“Que le gouvernement respecte ses engagements !”
Face à ces questionnements, ils ont émis des recommandations : “Je proposerais qu’on demande que tous les AME qui remplissent les conditions soient pris en compte car dans chaque famille on retrouve toujours un AME de près ou de loin.” Un autre a ajouté : “Que le gouvernement respecte ses engagements en reversant systématiquement tous les AME ayant déjà fait minimum 3 ans comme il l’avait annoncé au départ.”
Certains ont suggéré une révision de la décision du gouvernement : “Je propose que le gouvernement revoit complètement sa décision peut-être reverser la moitié de ces enseignants en 2024 et le reste en 2025.”
En attendant que le gouvernement se prononce sur le sujet, la situation des AME au Bénin reste ainsi au cœur des préoccupations, avec des attentes et des inquiétudes qui marqueront la fin de cette année 2023.
