”Médias et terrorisme” était au cœur d’un mini-colloque régional organisé par le Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) le samedi 06 mai 2023 à Cotonou. L’événement a rassemblé plusieurs chercheurs, acteurs des médias béninois et ouest-africains et les Forces de défense et de sécurité (FDS) à l’occasion la journée internationale de la liberté de presse.
Placé sous le thème ” les médias et le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel“, le mini-colloque régional organisé par le CiAAF a permis aux acteurs des médias béninois et ouest-africains et aux Forces de défense et de sécurité de se pencher sur la mutualisation des efforts dans le traitement et la diffusion des informations liées au terrorisme. Un cadre propice pour la réflexion, le dialogue et le partage d’expériences.
Dans son mot de bienvenue, le président du conseil d’administration du CiAAF, Dr Expédit Ologou a souligné que selon un rapport du Global terrorism index en 2022, «parmi les 10 pays les plus touchés au monde par le terrorisme, il y en a 5 qui sont de l’Afrique subsaharienne et parmi eux, il y en a 3 qui sont limitrophes du Bénin. Il y a le Burkina-Faso, le Nigéria et le Niger».
De ces chiffres, le président du CiAAF a relevé une interrogation, objet de discussion : « Comment les journalistes dont la situation est déjà difficile au quotidien, les médias dont la situation est déjà complexe au quotidien, peuvent-ils encore faire face à un phénomène qui est davantage plus complexe ?»
«Dans un environnement où il y a une nouvelle dynamique du terrorisme, le passage à un environnement médiatique de plus en plus numérique avec une large portée et la rapidité sans précédent avec laquelle l’information se répand sur internet et à travers les différentes plateformes numériques,[…] il y a aujourd’hui de grands défis pour les médias face à la couverture des attaques terroristes répétées», a soutenu Zakiath Latoundji, présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB).
Selon le Commandant Finagnon Ebénézer Honfoga, Chef du bureau information et relations publiques de l’état-major béninois, pour une bonne collaboration entre les journalistes et les FDS, il serait préférable pour les journalistes de se ”référer” aux services d’informations des armées pour avoir des informations crédibles. Ainsi, il affirme que ”dès que le journaliste a une information, il se rapporte au bureau information et relations publiques” pour en avoir une confirmation.
Quant au Directeur scientifique du CiAAF, Dr Thierry Bidouzo, il déclare, dans le point final du mini-colloque, qu’au regard des panels tenus, «la question terroriste éminemment sensible, doit être abordée de manière particulière en prenant en compte les impératifs sécuritaires. Elle doit donc bénéficier d’un traitement médiatique spécifique en terme de : “quel doit être le contenu de l’information et comment rendre ce contenu ”». Et d’ajouter : «le faisant, avec responsabilité et patriotisme et le sens élevé de l’État, le journaliste se protégerait lui-même et éviterait d’être pris entre deux feux, celui du terrorisme et celui de l’État ».
Au cours de cette rencontre, 03 panels ont abordé différents sous-thèmes, modérés respectivement par Dr Wenceslas Mahoussi, Dr Thierry Bidouzo et Léonce Gamaï. Le conseil d’administration du CiAAF prévoit faire des discussions du mini-colloque, un acte qui sera édité sous forme de livre dans les mois à venir.