Grâce à l’accompagnement de l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Ambassade des Pays-Bas près le Bénin, CARE International Bénin-Togo a organisé, avec les réseaux FaFa Wa, les Organisations à Base Communautaire (OBC), la pépinière de femmes aspirantes à la politique le jeudi 13 octobre 2022, à Ouidah, un atelier de plaidoyer sur la représentativité des Femmes à l’Assemblée et dans les instances de prise de décisions. A travers cet atelier, les organisations lancent ainsi un appel aux leaders politiques et aux dirigeants des partis politiques pour le positionnement stratégique des femmes sur les listes électorales en vue des législatives de janvier 2023.
“Nous sommes faiblement représentées par nos concitoyennes qui peuvent porter nos voix et défendre les droits des femmes, les droits des enfants, les droits des personnes en situation de vulnérabilité dans les instances de prises de décisions” ou ” Tous ensemble, mobilisons les leaders politiques pour le positionnement stratégique des femmes sur les listes de candidatures pour les prochaines élections législatives”. Voilà des messages inscrits sur des pancartes brandies par des femmes pour faire valoir leur droit aux instances de prise de décisions. Des cris d’alarme d’une centaine de femmes réunies dans la matinée du jeudi 13 octobre 2022, à Ouidah, autour de la promotion de leur gent mais surtout de leur savoir-faire en politique.
Un atelier de plaidoyer à l’endroit des partis politiques pour un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales en vue des élections législatives de janvier 2023 ainsi que leur positionnement dans les instances de prise de décisions, organisé par CARE International Bénin/Togo en faveur des réseaux FaFa Wa, les Organisations à Base Communautaire et la pépinière de femmes aspirantes à la politique à travers le “projet de renforcement du leadership des femmes en politique (PRLFP) avec les partenaires IGD et NIMD et “La voix collective des femmes et des filles (VCFF) » avec FaDEC ONG et UFEC2ABCD.
Sylvie Klehoun, représentante des réseaux FaFa Wa et l’OBC, souhaite que ” les femmes soient mieux positionnées sur les listes électorales de manière générale et en l’occurrence dans le cadre des élections législatives de janvier 2023. Nous sommes prêtes à battre campagne et à soutenir le parti politique qui aurait bien positionné au moins deux femmes en bonnes positions sur sa liste électorale”. Selon la représentante des réseaux FaFa Wa et l’OBC, conscients du nombre important des femmes au Bénin, et de leur capacité de mobilisation, les hommes politiques sollicitent souvent leur concours pour gagner le pouvoir sans les associer aux pouvoirs de décisions. Pour preuve sur 83 députés, l’Assemblée nationale ne compte que 6 femmes. L’heure a donc sonné pour que les femmes aient elles aussi, droit au chapitre en les positionnant massivement les listes électorales.
A sa prise de parole, Yannick Diogo, représentante la pépinière de femmes aspirantes à la politique a rappelé les articles du nouveau code électoral qui mettent en valeur la place de la femme dans les instances de prise de décisions. A l’endroit des élus et gouvernants, la militante politique a fait savoir que le respect de ses différentes dispositions juridiques permettra l’intégration des femmes en politique et ne constituera en rien “une menace pour leur participation, mais plutôt un moyen complémentaire de réalisation de l’équilibre social, démographique et de la croissance économique “.
” C’est vous qui décidez de qui mettre sur une liste, c’est vous qui positionnez les noms que vous mettez sur une liste X, 24 places désormais garanties pour les femmes. Une femme par circonscription, c’est très bien. Nous savons que les femmes constituent une partie importante de notre pays. Mais pourquoi malgré tout ce que nous savons, nous ne faisons pas toujours ce qu’il faut pour avoir l’équilibre parfait, le binôme idéal souhaité ? Pourquoi malgré ce que nous savon, la femme doit faire trois fois plus d’effort être au même niveau que l’homme “, s’est interrogée Olivia Diogo, Experte en Genre et SRAJ de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas près le Bénin, de représentant l’Ambassadrice, empêchée.
Dans son allocution, Guillaume Aguettant, Directeur Pays de CARE International Benin/Togo a rappelé que “sans une participation active des femmes et la prise en compte de leurs points de vue à tous les niveaux des prises de décisions politiques, les objectifs d’égalité de genre, de développement et de paix ont peu de chance d’être réalisés”. CARE International Benin/Togo faisant de l’autonomisation, la dignité et la sécurité des femmes, son cheval de bataille ne se fatigue de servir de porte-voix des femmes dans leurs actions.
“Notre rôle est de favoriser les échanges entre tous les acteurs impliqués en vue d’accorder une très grande importance à ce plaidoyer qui s’inscrit bien dans le cadre de deux journées thématiques à savoir la journée internationale de la jeune fille du 11 octobre 2022 dont le thème national est « L’heure est venue, nos droits, notre avenir !» et la journée internationale de la femme rurale qui sera célébrée le 15 octobre 2022, pour un développement de notre pays, favorisant un monde égalitaire et équitable”, précise Guillaume Aguettant.
” Nous ne pouvons pas penser à notre développement, nous ne pouvons pas réaliser ce développement, si nous continuons de marginaliser la moitié pratiquement de notre population. Pour aller de l’avant, pour connaître le même essor, pour connaître les mêmes progrès que les autres, il faudrait que nous pensions à impliquer dans la gestion de nos pays les femmes qui représentent une grande partie de nos populations. La nécessité de les impliquer est là, elle est plaignante, elle est absolument nécessaire “, a déclaré la Vice-Présidence de la République Mariame Chabi Talata.
Pour rappel, l’article 144 du code électoral révisé en 2019 exige 24 sièges pour les femmes au Parlement sur les 109 sièges disponibles. Vivement que ce plaidoyer contribue à l’atteinte de ce désir politique auquel les femmes même adhèrent et veille à son effectivité.