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« Un jour notre Peuple éclairé et décillé rasera cette statue»: Au Bénin, Candide Azannaï contre la statue de l’Amazone

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Beaucoup s’y attendaient. Candide Azannaï, restera contestataire vis-à-vis des actions du pouvoir Talon jusqu’à la lie au Bénin.

Alors que certains citoyens ont apprécié l’érection d’une statue, symbole de l’héroïsme des femmes béninoises, à Cotonou, par le gouvernement, l’ancien ministre délégué à la Défense du premier gouvernement du Patrice Talon voit plutôt une œuvre inutile ne répondant pas à l’histoire ni du Dahomey d’hier ni du Bénin d’aujourd’hui. « Figurer une Amazone et dédier une esplanade aux amazones au Bénin, entendez Dahomey est ridicule, injurieux et dévalorisant», a déclaré l’homme politique devenu opposant au pouvoir Talon, dans un entretien qu’il a accordé au journal “ La Dépêche-Afric Info”, repris sur sa page Facebook.

Candide Azannaï

« Non, les femmes guerrières du Dan-Xomey ne sont pas des Amazones. La femme béninoise ne s’identifie pas à l’Amazone.», a-t-il poursuivi et d’ajouter : « Il ne suffira jamais de parer de gadgets de guerres inappropriés des moules de métaux aux formes loin de restituer nos personnages historiques pour simuler et nous faire croire à nos femmes guerrières, les MINONS, nos intraduisibles et inégalables AGOODODJIÉ du Dan – Xomey. Je dis, aucune amazone n’a existé au Bénin.»

Il estime donc que la statue érigée à Cotonou n’y restera indéfiniment : « Un jour notre Peuple éclairé et décillé rasera cette statue»

Les clarifications du gouvernement

Jean Michel Abimbola, ministre du Tourisme, des Arts et de la Culture, dimanche 22 mai 2022, Crédit photo, La Nation

Jean Michel Abimbola, ministre du Tourisme, des Arts et de la Culture, dimanche 22 mai 2022, lors d’une conférence de presse de clôture de l’exposition « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui… », avait apporté une clarification suite à une polémique née sur les réseaux sociaux, à propos de l’identité de la femme représentée par la statue. Dont voici un extrait :

« C’est avec beaucoup de satisfaction que le gouvernement a remarqué l’intérêt des Béninois pour cette statue de l’amazone. Et cela a suscité moult débats ici et là notamment sur les réseaux sociaux. Une fois encore, cela dénote de l’intérêt de notre peuple pour le patrimoine et la culture… Des sachants et des moins sachants ont dit que c’est telle ou telle figure. Alors, je voudrais, ici, dire qu’il ne s’agit pas de Tassi Hangbé. Je voudrais dire clairement qu’il ne s’agit pas d’une quelconque agoodjié (amazone) du royaume de Danxômè. Nous avons là, à travers cette amazone, la figure de l’héroïsme féminin béninois, du courage, de la bravoure, de la splendeur, de la fierté féminine béninoise. Nos mères, nos femmes, nos filles d’hier qui ont su avec courage et bravoure défendre les frontières d’un royaume et qui aujourd’hui continuent de défendre les frontières d’une République, et qui tous les jours à travers le marché, leur engagement citoyen, continuent de nous montrer cette figure moderne, cette figure de courage. Donc, cette esplanade, oui c’est une ode à la femme béninoise. C’est une figure qui valorise notre pays. C’est un encouragement à nos femmes à continuer cet engagement, ce combat de tous les jours. Donc, je voudrais dire que chacun de nous, du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, du Centre, quelles que soient nos barrières religieuses, les frontières culturelles, nos sensibilités politiques, chacun de nous peut se retrouver à travers cette figure de l’amazone béninoise… »


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