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Harcèlement sexuel au Bénin : Vers une phobie de la femme ?

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Le harcèlement sexuel est devenu un phénomène social qui ne peut laisser indifférent au regard de ses séquelles sur la vie des victimes. Cela peut expliquer la bagatelle de lois et mesures prises pour sanctionner les auteurs du harcèlement sexuel et rendre justice aux femmes. Mais il faut aussi craindre que tout cela se retourne, à la longue, contre les femmes elles-mêmes.

On ne le dira jamais assez, le harcèlement sexuel est un vice à bannir de nos sociétés pour favoriser l’émancipation réelle de la femme. Devenue l’arme fatale utilisée par des hommes à mal de pouvoir pour dominer et conditionner l’évolution des femmes, la pratique a fini par s’enraciner au point de devenir une norme sociale. Le droit de cuissage est même entré dans nos mœurs comme un droit du supérieur hiérarchique, seul gage d’ascension sociale de la femme. Ainsi, celles d’entre elles qui, imbues de leur dignité de femme, refusent de se soumettre à ce diktat abject des mâles dominants sont simplement blacklistées et raillées de la carte des personnes à promouvoir. Pour celles-là, l’affliction devient plus grande et peut même virer à la dépression quand contre elles, se liguent des femmes comme elles, victimes consentantes de l’odieuse pratique.

Face à un tableau aussi dépersonnalisant pour la femme, il était devenu urgent de légiférer afin d’assagir ces mâles débordant de libido mais surtout de restaurer l’image de la femme. Cela justifie donc la kyrielle de lois, mesures et dispositions qui sanctionnent désormais les harceleurs et mettent les femmes à l’abri de leurs manœuvres jouissives. Aujourd’hui mieux qu’hier, la femme peut dénoncer son harceleur sans crainte de représailles ou du regard accusateur de la société. C’est une avancée qui peut réjouir les femmes mais aussi les parents qui n’auront plus à craindre que l’avenir de leurs filles soit hypothéqué à cause d’un vicieux qui n’aura pas pu les tripoter à défaut d’aller plus loin dans sa sale besogne. Ce n’est que justice pour la femme peut-on dire !

Pourtant, derrière ce fort sentiment de satisfaction pointe déjà un autre problème qui devrait donner à réfléchir. Cette super protection de la femme peut à long terme ériger une barrière entre les deux sexes pour plusieurs raisons.

D’abord, les femmes conscientes de cette couverture que leur apporte la loi pourraient parfois se laisser aller à des accusations infondées, à des fins inavouées. Ce faisant, il s’installera au niveau des hommes une certaine phobie de la femme qui les en éloignerait davantage. Ensuite, la frontière entre harcèlement sexuel et avances réelles n’étant pas toujours évidentes, les hommes risquent à un moment donné de ne plus se hasarder à compter fleurette aux femmes. Enfin, les femmes, également couvertes par d’autres lois sur la vie conjugale pourraient être vues comme une menace par certains hommes qui s’en méfieraient.

S’il est donc vrai que les femmes ont le droit d’être protégées contre le harcèlement sexuel et les violences de tout genre, il est aussi vrai que cette super protection peut davantage les éloigner des hommes qui ne voudront plus avoir de démêlées avec la justice. Cette phobie de la femme aura d’énormes conséquences sur l’éducation des enfants et par ricochet, l’avenir de la société. Le législateur devrait en tenir compte afin de ne pas favoriser sans le vouloir, cette distanciation sociale entre les genres.

Raoul HOUNTONDJI

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