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Planification familiale au Bénin: des engagements financiers à respecter

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La planification familiale (Pf) est l’une des interventions les plus bénéfiques pour l’amélioration de la santé et du développement en général. Le Bénin, qui l’a compris, en a fait une priorité, prenant de nombreux engagements tant au plan national, qu’international. Malgré les efforts déjà consentis et les progrès engrangés, il reste d’importants défis à relever dont, parmi les plus cruciaux, celui du financement.

Selon le Plan opérationnel de réduction de la mortalité maternelle et néonatale (2018 – 2022), le Bénin enregistre chaque année environ 1500 décès maternels et plus de 12 000 décès de nouveau-nés. La plupart de ces morts pourraient être évitée grâce à la planification familiale.
Définie comme un ensemble de mesures et de moyens mis à la disposition des individus, des couples et de la communauté pour permettre à chacun d’avoir le nombre d’enfants voulus, au moment voulu, la Pf offre également aux couples infertiles la possibilité de procréer et permet aussi, une prise en charge responsable de la sexualité y compris la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles et du Vih/Sida.
« Population référence bureau » (Prb), la considère comme l’une des interventions les moins chères, les plus rentables et qui a l’impact le plus durable sur la santé. Pour l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), la Pf compte parmi les meilleurs investissements qui puissent être faits pour mieux garantir la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des communautés.

Conscient de ce qui précède, le Bénin a fait de la promotion de la planification familiale une priorité nationale, inscrite dans le cadre de l’effort de réduction de la mortalité maternelle et infantile. Des stratégies de réduction de la morbidité et de la mortalité liées à ces cibles ont été définies dans plusieurs documents de politiques, de stratégies qui sont opérationnalisés et en cours de mise en œuvre.
Malgré ces avancées, de nombreux obstacles se dressent sur le chemin du Bénin, au risque de compromettre les avancées réalisées. En témoignent les niveaux élevés des indicateurs de mortalité maternelle (391 décès pour 100 000 naissances vivantes) ; néonatale (30 décès pour 1000 naissances vivantes), infanto-juvénile (91 décès pour 1000 naissances vivantes); du taux de natalité parmi les adolescents (108‰) et la faible prévalence contraceptive (12,4%) selon la dernière Enquête démographique et de santé (2017-2018). En 2020, 650 décès maternels et 2453 décès néonatals ont été enregistrés au Bénin, souligne le Rapport 2020 de l’Oms au Bénin.

Relever le défi du financement

En 2011, le Bénin a signé le Partenariat de Ouagadougou qui vise le repositionnement de la planification familiale dans les politiques et stratégies. En novembre 2013, lors de la Conférence internationale sur la planification familiale tenu à Addis-Abeba en Ethiopie, le pays avait souscrit à huit engagements dont celui de sécuriser et augmenter d’au moins 10% par an, la part contributive du gouvernement dans le budget alloué à l’achat des produits contraceptifs. Il avait aussi pris l’engagement (engagement confirmé à Londres en 2017), d’augmenter le budget alloué par le gouvernement à l’achat des produits contraceptifs de 100 millions à 250 millions de FCFA.
D’après le « Document de position des organisations de la société civile pour le repositionnement de la planification familiale en 2021 » publié en décembre 2020 par Social Watch Bénin avec l’appui de PAI, ce dernier engagement n’a été honoré qu’en 2019.
« Les produits contraceptifs ont été effectivement commandés cette année 2019 pour 250 millions de francs CFA. Les efforts doivent se poursuivre pour augmenter ce montant de 10% chaque année » promettait, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, en marge de la 8e Réunion annuel du Partenariat de Ouagadougou organisée au Bénin en décembre 2019. Une promesse dont les Organisations de la société civile attendent la concrétisation.

Le 2 mars 2022 à Cotonou, Jérôme Chatigre, directeur exécutif du Groupe de recherche, d’action et de formation en épidémiologie et en développement (Grafed) et coordonnateur de la plateforme des OSC pour la planification familiale au Bénin est revenu sur l’urgence pour d’assurer le financement de la Pf. Il a appelé le Gouvernement à respecter les engagements qu’il a librement pris afin d’en finir avec la mortalité maternelle, néonatale et infantile, les grossesses non désirées, les « 4 trop » (les grossesses Trop tôt, Trop tard, Trop rapprochées et Trop nombreuses), etc.
Il a tiré la sonnette d’alarme sur l’évolution en dents des allocations budgétaires appelant les autorités concernées à rehausser le niveau de priorité accordée au sous-secteur de la planification familiale.

A noter que pour la période 2021-2024, le Bénin a pris quatre nouveaux engagements.
1 : A partir de 2022 et sur la base des 250 millions de francs CFA affectés en 2019, augmenter de 10 % chaque année le budget alloué par le gouvernement à l’achat des produits contraceptifs pour porter la part contributive de l’Etat à 403 millions en 2026.
2 : Assurer la gratuité de la planification familiale à toutes les filles et femmes en âge de procréer d’ici à fin décembre 2022.
3 : Accroître la prévalence contraceptive, à travers l’amélioration de l’accès et de l’offre des services adaptés de 11,7 % en 2017 à 20 % en 2026. Plus spécifiquement, de 5,6 % en 2018 à 10 % en 2026 chez les femmes de 15-19 ans et de 12,4 % en 2018 à 20 % en 2026 chez les femmes de 20-24 ans.
4 : Réduire le taux de rupture de stock de 78% en 2019 à 35% en 2026 à travers l’amélioration de la disponibilité des produits contraceptifs jusqu’au dernier kilomètre.

Flore NOBIME

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