« La laïcité en question au Bénin : espace public et pratiques religieuses à Cotonou ». Voilà le sujet de recherche dont les résultats ont été présentés à l’Université d’Abomey-Calavi, samedi 13 novembre 2021, lors d’une soutenance de thèse faisant de Guiyoh Abel, docteur en sociologie-anthropologie, dans la spécialité sociologie du développement.
Sous l’autorité d’un jury composé de professeurs et maître de conférences issus des universités d’Abomey-Calavi et de Lomé, le doctorant Guiyoh Abel a restitué les résultats de ses recherches autour du sujet « La laïcité en question au Bénin : espace public et pratiques religieuses à Cotonou », dont l’objectif est d’analyser la dynamique des pratiques religieuses et de l’espace public dans l’affirmation d’une laïcité de coopération à Cotonou.
Les résultats de ses recherches révèlent que les pratiques religieuses apparaissent dans l’espace public selon deux modalités. La première est celle de la mobilisation des ressources normatives de la religion pour l’orientation de la vie collective. La seconde est celle de la reconnaissance des particularismes religieux dans l’environnement sociopolitique. L’impétrant déduit que l’enchevêtrement de ces deux modalités favorise une laïcité de partenariat entre les forces sociales et politiques. La collusion des pratiques religieuses avec la gestion du pouvoir politique par les acteurs appartenant aux deux sphères annule la frontière établie par le principe de la laïcité. Plus loin, il constate que le vivre ensemble est souvent remis en cause par des escalades verbales et des actions qui portent atteintes à la paix et au dialogue interreligieux.
L’impétrant retient plusieurs points dont trois sont essentiels. D’abord, la laïcité telle que vécue socialement à Cotonou montre que le Bénin n’a qu’une laïcité juridiquement déclarée c’est-à-dire une laïcité sur papier. Ensuite, cette faille dans le système politique est révélatrice d’un aveu d’échec de la notion de laïcité. Enfin, cette laïcité sur le plan du développement instaure une coopération entre l’Etat et les associations religieuses.
A l’issue de sa présentation, les membres du jury lui ont fait des observations avant de lui poser des questions auxquelles il a apporté des réponses satisfaisantes. Convaincu que le sujet choisi par le doctorant est pertinent et d’actualité, le jury présidé par le professeur titulaire Cyriaque Ahodekon a jugé “digne” Guiyoh Abel du grade de Docteur en sociologie-anthropologie.
A souligner que le désormais docteur Guiyoh Abel a bénéficié de l’encadrement de Dr Dodji Amouzouvi, Professeur titulaire à l’université d’Abomey-Calavi.
