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Programme national d’alimentation scolaire intégré: A Atchakanmè, élus et communauté en phase pour une cantine durable

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A Atchakanmè, dans l’arrondissement de Sègbèya, commune de Kpomassè dans le sud du Bénin, les acteurs de l’école, la communauté et les élus de la localité se donnent la main pour la consolidation des acquis du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI), malgré les couacs et le soutien toujours attendu des élites de la localité.

Sauce tomate enrichie de fretins avec du riz comme accompagnement. C’est le plat au menu de la cantine de l’école primaire publique (EPP) d’Atchakanmè en ce dernier mercredi du mois d’octobre 2021. Bouche et nez cachés par un masque, Cécile Mékoun et sa collègue travaillent en silence dans la cuisine. Surmonté d’un toit de chaume, l’endroit est d’une propreté remarquable, aéré, et permet aux cuisinières de vaquer à leurs occupations à l’abri du soleil. Les murets qui entourent la cuisine protègent les trois foyers traditionnels du vent et de la poussière. Le plan de travail en béton permet aux cuisinières de poser bassines et autres ustensiles à bonne distance du sol.

Les foyers de la cuisine

La construction de cette cuisine est à l‘actif des parents d’élèves mais sa réalisation n’aura été possible sans l’implication des élus locaux. En effet, selon Jacob Akouèmaho Honfoh, le directeur de l’EPP Atchakanmè groupe B, ces derniers ont joué leur partition en sensibilisant les parents d’élèves sur la pertinence de la cantine et sur le rôle qu’il leur revient à jouer pour son succès.
Le son cloche est le même chez Dieu Donné Olo, le directeur du groupe A. « Les élus et la communauté sont là quand nous les appelons …Ils sont prêts à nous accompagner. Notre collaboration est franche et sincère ». Dieu Donné Olo, qui se dit « ravi » de cette collaboration, estime qu’ « il faut tout faire pour pérenniser la cantine ».
En juillet 2018 en marge d’un atelier sur la première année de la mise en œuvre du PNASI, Guy Adoua, le Représentant résident du PAM au Bénin avait insisté sur la participation des communautés pour la réussite du programme. « Le bon programme, c’est celui qui est conçu avec la participation des communautés afin qu’elles comprennent leur rôle», avait-il souligné.
Cet avis est entièrement partagé par Jean Yaovi Assou, le chef du village d’Atchakanmè. « Nous pensons déjà à la pérennisation du programme. Une seule personne ne peut le faire, Nous devons conjuguer nos efforts pour y arriver ». Selon Paulin Anato, le chef de l’arrondissement de Sègbèya, la pérennisation du PNASI préoccupe le conseil communal qui a inscrit une ligne pour accompagner les cantines de Kpomassè. « Pour la pérennisation, nous soutenons la création des jardins afin de contribuer à prendre en charge la nourriture des enfants même si le programme s’arrêtait ».
En mars 2019, à l’occasion de la 4e Journée africaine de l’alimentation scolaire, Guy Adoua se réjouissait de la prise de conscience des communautés relativement à la mise en œuvre d’initiatives visant à renforcer les cantines scolaires. Parmi ces initiatives figuraient des jardins autour des écoles, des programmes d’élevage de volaille, de production d’œufs etc. « Cela veut dire qu’il y a une prise de conscience, et puis il y a un niveau de contribution de la communauté qui devient de plus en plus considérable », relevait Guy Adoua.

Des membres de la communauté

A l’EPP d’Atchakanmè, après une première expérience qui s’est soldée par un échec en raison de l’incivisme de certains individus mal intentionnés, le jardin a refait son apparition dans l’école, ravivant la joie du chef du village. « Nous y avons réfléchit avec les enseignants. Notre ambition est de cultiver des produits maraîchers pour soutenir la cantine. On produira des légumes qui seront incorporés aux repas de nos enfants. Nous allons soutenir ce programme jusqu’au bout ». Il est aussi envisagé, un grand champ communautaire sur le terrain mis à disposition par les parents d’élèves pour appuyer le PNASI.
Les parties prenantes espèrent aussi voir les élites d’Atchakanmè au chevet de la cantine de leur localité comme cela se passe ailleurs dans la commune de Kpomassè où des particuliers volent au secours de leurs jeunes concitoyens à travers des dons aussi bien en numéraires qu’en nature. Espérant être entendu, Paulin Anato invite les cadres ressortissants de la localité à mettre la main à la pâte et à la poche. Adrien Amoussou et ses collègues du bureau de l’association des parents d’élèves envisagent, eux, d’aller vers les élites pour leur donner la bonne information, les sensibiliser sur les enjeux du PNASI et solliciter leur aide.
En attendant que tous les engagements, vœux et souhaits se matérialisent dans quelques mois ou années, la cantine continue de servir, tous les jours d’école, un repas chaud aux 359 élèves de l’établissement. Le PAM fournit un panier composé de céréales, de légumineuses, d’huile, de sel. Les condiments et les protéines animales nécessaires pour concocter des repas nutritifs sont à la charge de l’école qui fait payer à chaque élève, une souscription journalière de 25 francs Cfa. Si tous les enfants mangent sans exception à midi, Jacob Akouèmaho Honfoh déplore que certains d’entre eux peinent à apporter les 25 francs et surtout que certains parents n’ont toujours pas perçu la pertinence de cette contribution.

Flore NOBIME

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