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Echo à Bris de Silence [Chronique Roger Gbégnonvi]

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Bris de Silence. Ouvrage signé Angela Kpeidja. 250 pages en point d’orgue au cri poussé par elle sur sa page Facebook le 1er mai 2020 pour secouer la plante hideuse du harcèlement sexuel et du viol dont le rhizome pollue les milieux familial, professionnel, confessionnel et éducationnel. Une non-maîtrise de soi masculine si courante que les mâles n’en perçoivent plus la gravité en termes d’avilissement de la femme. C’est que le mâle harceleur devenu violeur aura rejeté le principe cardinal que ses maîtres en humanisme lui avaient enseigné quand il était au collège : « Une femme, on la respecte. On l’aime ou on ne l’aime pas. » Obligatoire le respect. Facultatif l’amour. Et « Toutes les femmes sont à l’image de notre mère lorsqu’elle avait notre âge. » Et l’Homme doit s’élever au-dessus de la Bête.
Or, tout à l’instinct bestial de « se satisfaire », le mâle violeur se fait bête enragée. L’animal saute sur plus faible que lui physiquement. Il l’agresse. Il assouvit sa bêtise. Ehonté, il se fait criminel. « J’ai été violée dès l’âge de 5 ans, puis à 10 ans, puis à 17 ans ! Plus tard, alors que j’étais dans la vie active… », (p.10). Si d’autres femmes violées avaient la capacité et l’audace de l’« aventure thérapeutique » (p.9) du livre-témoignage, quelle serait la longueur du fleuve de souffrances dévoilées aux lecteurs derrière « la banalisation du phénomène » (p.9) ? « Dès l’âge de 5 ans » ! Et le mâle violeur, tout à sa bestialité, méprise supplications et pleurs de sa proie. Il n’a aucun courage. Il a l’aplomb satanique de nier les faits, de livrer sa victime au soupçon des siens : « Mensonges, hurla-t-il, mensonges ! N’est-ce pas toi qui voulais ? J’étais juste venu te donner ce que tu as toujours demandé » (p.55).
Et le mâle violeur s’abritera derrière le mâle ordinaire qui, tout au long de l’histoire, a controuvé les textes pour s’arroger le droit de minorer et d’asservir la femme : « Dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là [adultères]. Toi donc, que dis-tu ? » (Jean, 8/5). Or, il n’existe pas, cet article de loi dont se prévalent les scribes et les Pharisiens pour confondre Jésus en désaccord avec eux. Condamner à mort la femme seule pour un acte toujours posé en couple !? Or donc, le Lévitique prescrit : « Quand un homme commet l’adultère avec la femme de son prochain, ils seront mis à mort, l’homme adultère aussi bien que la femme adultère » (20/10). Et le Deutéronome précise : « Si c’est dans les champs que l’homme rencontre la jeune fiancée, la saisit et couche avec elle, l’homme qui a couché avec elle sera le seul à mourir » (22/25). Mais le mâle ordinaire, qui cache le mâle violeur, n’en est pas à une falsification près pour transformer la femme en volaille et bétail. « Il vous est permis d’épouser telles femmes qui vous conviendront, à raison de deux, trois ou quatre. Si vous craignez d’être partiaux, que ce soit alors une seule épouse, ou des esclaves ; vous serez plus proches ainsi de l’équité » (sourate 4, verset 3). Muhammad pouvait-il être plus clair au niveau de cette prescription ? La monogamie, régime matrimonial idéal pour tendre vers l’équité. Sinon, prendre au service de soi des esclaves (sexuelles). Le mâle ordinaire, qui cache le mâle violeur, a préféré s’offrir, légalement, quatre femmes sur la base de ce texte, en faisant fi du criant sous-entendu « ETC. », qui permit que Muhammad s’arrêtât à quatre.
En orbite, Echo à Bris de Silence a buté sur : le verset 223 de la sourate 2 : « Vos femmes tiennent lieu pour vous d’un champ à labourer, allez à votre champ comme vous l’entendez. », l’adage que cite La Fontaine : « Ce n’est rien, c’est une femme qui se noie », le but avoué des mutilations génitales : « Si on ne fait pas ça, les femmes vont nous dominer ».
Errances longues, masculines, égoïstes et féminicides. Jusqu’à ce que le mâle comprenne et se corrige, pour s’humaniser. Et s’harmoniser avec la femme. Pour le progrès de l’humanité. Et, peut-être, pour le bonheur. Le bonheur de la femme et de l’homme.

Roger GBÉGNONVI

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