La suppression de l’élection des recteurs et doyens des universités publiques en République du Bénin suscite déjà des réactions. Approuvant cette réforme de la gestion des universités, les Professeurs Brice Sinsin et Michel Boko relèvent cependant un certain nombre d’incohérences dans les nouvelles mesures de désignation mais aussi de gestion.
On aurait pu croire que la suppression de l’élection des recteurs et doyens d’universités et de facultés aurait entrainé un mécontentement des universitaires. Mais au lieu de cela, on note plutôt une certaine satisfaction chez les premiers qui se sont prononcés sur la question. Ainsi les Professeurs Michel Boko et Brice Sinsin, ancien Recteur de l’Uac, trouvent que le nouveau mode de désignation de ces responsables est plutôt une bonne chose. Selon ce dernier, cela est d’ailleurs la norme à l’international. Les deux universitaires pensent que l’élection des recteurs des doyens qui aurait pu être un véritable de développement des universités publiques a été dévoyée du fait de la politisation du processus et du populisme dans lequel versent les personnes élues. Ils voient donc dans nouveau mode de désignation, une possibilité de développement effectif des entités universitaires.
Seulement, Brice Sinsin et Michel Boko ne manquent pas de relever certaines incohérences ou faiblesses de ces nouvelles dispositions. Ainsi, pour le premier, vouloir faire des Recteurs, des Secrétaires Généraux ou Comptables n’est pas approprié vu que ces charges sont déjà dévolues aux secrétaires généraux et agents comptables. Alors, il craint que les prochains recteurs des universités publiques soient transformés en administratifs et financiers. Pire, il redoute même que cette vision ne pousse à ne désigner exclusivement que des financiers et administratifs au nom de la bonne gouvernance alors que selon Brice Sinsin, un recteur doit briller par son leadership et sa capacité à innover pour dynamiser son institution.
Pour sa part, Michel Boko trouve incohérent que le recteur désigné ait à suivre les directives d’un conseil d’administration alors qu’il a été désigné sur la base d’un programme. Selon ses propos recueillis par Banouto le mercredi 21 juillet, il se demande bien si le recteur sera jugé sur l’exécution de son programme ou celui du CA.