lamétéo.info
Actualités

Présidentielle 2026: Patrice Talon out, la guerre de succession ouverte

Partager

Invité ce samedi 10 juillet 2021 dans la salle bleu du Palais des congrès de Cotonou dans le cadre du sommet citoyen ouest-africain sur la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie, Patrice Talon a solennellement martelé et pris à témoin qu’il ne briguera pas un troisième. Cet engagement qui devrait en rassurer plus d’un ouvre maintenant la voie à une guerre de succession dans l’entourage du Chef de l’État.

C’est maintenant clair dans toutes les têtes, Patrice Talon ne sera pas candidat à sa propre succession pour un troisième mandat en 2026, conformément à la Constitution. Alors que les esprits s’interrogeaient sur les intentions réelles du Président de la République quant à son maintien au pouvoir ou non, celui-ci à apaisé ses compatriotes et les participants au sommet et annoncé qu’il passera le témoin en 2026 à «celui qui aura la confiance du peuple». Si cet engagement à quitter le pouvoir a le mérite d’apaiser les Béninois qui redoutaient une éternisation de Patrice Talon au pouvoir, il ouvre cependant la voie à sa succession.

Vers une guerre de succession

Maintenant que les collaborateurs du Chef de l’État son convaincus qu’il s’en ira du pouvoir au terme de son second mandat, des vocations s’affermiront mais d’autres encore naîtront. Comme ce fut le cas au temps de Boni Yayi, certains ministres du gouvernement seront plutôt portés à se considérer comme des dauphins légitimes de Patrice Talon. Ainsi en sera-t-il de ceux qui se voient plus estimés du Chef que d’autres. Et vu qu’ils sont nombreux à s’imaginer comme tels, une guerre de tranchée s’engagera désormais entre ceux-là. Il se développera alors dans leurs rangs des inimitiés, des coups bas, des manoeuvres discréditoires mais aussi des opérations de charme, de l’activisme, encore plus de dévouement au Chef. En dehors des ministres, d’autres collaborateurs du Président de la République ne resteront pas de en marge de la bataille pour la succession. C’est bien évidemment le moment d’en savoir davantage sur les velléités réelles ou imaginaires de l’ami personnel du Chef de l’État à vouloir aussi prendre ses quartiers au Palais de la Marina. Voudra-t-il vraiment être Calife à la place du Calife? La question restera désormais posée jusqu’à l’ouverture du dépôt des candidatures pour la présidentielle de 2026.

Tout compte fait, maintenant que la certitude, sauf un coup fourré à l’ivoirienne, est établie que Patrice Talon ne briguera pas un troisième mandat, la guerre de succession fera rage. Et comme sous d’autres régimes, cela entamera d’une manière ou d’une autre, non seulement la cohésion gouvernementale mais aussi la l’apparente harmonie au sein de la mouvance présidentielle. Et il reviendra au Chef de l’État d’user à nouveau de son management pour canaliser les ardeurs débordantes qui voudront saper cette cohésion. Devra-t-il à cet effet, envisager l’option du dauphinat?

Le dauphinat, l’option suicidaire

Par souci donc de préserver l’héritage politique et les acquis sociaux de la rupture, Patrice Talon pourrait faire l’option du dauphinat en désignant un dauphin à sa succession. Chose normale puisqu’ à priori, tout régime politique devrait s’inscrire dana cette dynamique qui inscrit son idéologie dans la durée. Mais le dauphinat, ici comme ailleurs, a plus fait de mal qu’il n’a fait de bien aux dirigeants qui ont voulu ou l’ont expérimenté. Le cas Lionel Zinsou désigné comme dauphin de Boni Yayi en 2015 est encore frais dans les mémoires et rappelle les tribulations que cela a engendré dans le rang des partisans de Yayi.

Cet exemple montre à suffisance que toute volonté du Chef de l’État de désigner un dauphin à sa succession peut produire un contre effet. Il va de soit que choisir une personne parmi un grand nombre de collaborateurs qui se sont montrés dévoués à votre cause sur une décennie est plutôt de nature à faire beaucoup de mécontents. Et ces mécontents, si incapables de vous affronter directement à travers le dauphin, peuvent simplement aller grossir les rangs des adversaires afin de fragiliser la dynamique de succession enclenchée.

Le dauphinat est donc une option aux conséquences parfois destructrices pour les régimes finissants. Et Patrice Talon, selon certaines indiscrétions en est bien conscient. Raison pour laquelle il ne voudrait pas en choisir un, sauf revirement spectaculaire. 2026 est encore loin et d’ici là, bien de choses pourraient se passer. Alors, entre les conjectures et les certitudes du moment, le temps nous édifiera sur les évidences qui s’imposeront à l’arrivée.

Raoul HOUNTONDJI

Partager

Articles similaires

Bénin : Patrice Talon à la rencontre des investisseurs français ce jour

Venance TONONGBE

Bénin : Un ancien technicien d’un réseau GSM recherché pour vol de plus de 45 millions de crédit

Venance TONONGBE

Bénin: Nominations prononcées en Conseil des ministres du 6 avril 2022

Venance TONONGBE

Laissez un commentaire

You cannot copy content of this page