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Toi Noir, va-t’en hors de l’histoire ! [Chronique Roger Gbégnonvi]

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L’universitaire français, Pierre Hillard, combat le mondialisme qui prône la fin des nations au profit d’une gouvernance mondiale sous-tendue par le transhumanisme qui veut refondre l’humain. Ses références savantes donnent le sentiment qu’il a lu tous les ouvrages traitant du sujet de son aversion. Sur un plateau de télévision en juin 2021, il fait état de ce que la revue « The Economist », mondialiste et transhumaniste, dans son numéro de septembre 1990, ait laissé tomber deux parties du monde sur le nouvel atlas qui se prépare : « Il y a deux choses qui m’étonnent sur cette carte : il n’y a pas l’Australie, et la partie subsaharienne de l’Afrique. Pourquoi ? Je ne peux pas vous répondre. » Or, il existe des esquisses de l’effacement de l’Afrique noire. Quelques références les révèlent à souhait.
En septembre 1907 se tint à Lyon le synode pour structurer les Eglises catholiques romaines en train de naître en Afrique noire. Le vocabulaire fut « les Africains » et « les Noirs ». Au chapitre « Clergé indigène », il fut décidé, entre autres : « Quand enfin l’épreuve aura été suffisante et que les signes de vocation se présenteront à l’état de certitude morale, on les préparera directement au sacerdoce. Ce seront des prêtres libres […], ils sortiront le moins possible de leur pays et jamais n’iront en Europe. » Dédain et prise de distance
Le plus grand collège catholique du Bénin porte le nom du père Francis Aupiais (1877-1945). Ce missionnaire dévoué avait les Dahoméens en estime. Un autre missionnaire dévoué s’en émut et dénonça à leur supérieur les « apologies outrancières de la race noire », dont son confrère se rendait coupable. Reçu en audience par le Pape Pie XI, le père Aupiais s’entendit dire par son hôte : « Quand vous retournerez chez vos Africains, vous leur direz que je les aime pour ce qu’ils sont. » Comme il venait de les comparer aux « populations primitives » rencontrées chez lui dans son enfance, le « pour ce qu’ils sont » ne prêtait pas à confusion. Reçu à nouveau en audience par Pie XII, le père Aupiais s’entendit dire par son hôte : « Dites à vos Noirs que je les aime pour ce qu’ils sont. » Sauf confusion de la part des historiens, on pense que Pie XII aura préparé l’entretien en lisant le verbatim de la première audience accordée au missionnaire venu du Dahomey. Le 26 janvier 1944, le même Pie XII envoya son secrétaire d’Etat porter un message urgent à l’ambassadeur de Grande-Bretagne : « Le Pape espère qu’il n’y aura pas de soldats de couleur au sein des troupes alliées qui seront déployées à Rome après la libération. » Etc. Le Noir suscite chez eux dédain et prise de distance, chemins subliminaux vers l’effacement du Noir dédaigné et non-désiré.
Ces références n’ont pris aucune ride. En septembre 1990 « The Economist » efface l’Afrique noire. Le 26 juillet 2007 à Dakar, Nicolas Sarkozy fait la leçon et conclut : « Alors seulement […] l’enfant noir […] comprendra qu’il peut lever la tête et regarder avec confiance l’avenir. […] Et il se sentira enfin un homme comme tous les autres hommes de l’humanité. » A Minneapolis le 25 mai 2020, George Floyd fut empêché de « lever la tête » et mourut étouffé car, noir, il n’était pas « un homme comme tous les autres hommes de l’humanité ». On ne l’effaça pas que de l’histoire, on l’effaça de la vie. « Solution finale ».
Voilà pourquoi l’Africain noir, en habit vert d’académicien, en pourpre cardinalice, à la tête des Nations Unies, etc., n’est qu’objet de bonne conscience pour occulter la vérité. Le mondialisme et le transhumanisme, en gestation dans les officines agréés, écartent l’Afrique noire analphabète, aux langues et religions officielles empruntées à autrui, aux ressources abandonnées à autrui. Le double projet prométhéen de refonte de la planète et des hommes se fait sans l’Afrique noire. « The Economist » de septembre 1990 a donc devancé l’histoire qui avance sans l’Afrique noire, bientôt oripeau de l’ancienne histoire des hommes.

Roger GBÉGNONVI

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