Supprimé à la faveur de la composition du premier gouvernement du second mandat du président de la République du Bénin, Patrice Talon, la disparition du ministère de la communication a suscité des débats dans l’opinion. Wenceslas Mahoussi, docteur en sciences de l’information et de la communication relève des insuffisances dans la nouvelle option choisie par l’Exécutif béninois, c’était en début de semaine sur la radio BBC Afrique.
« D’abord, la reforme elle est historique. C’est la première dans l’histoire du monde de l’information de la communication au Bénin que le ministère est supprimé. Le fait de ne pas avoir le ministère en charge de l’information de la communication est un modèle aussi et quand on regarde de près on voit qu’il a certains pays qui font le choix de ne pas avoir un ministère de la communication », a souligné d’emblée Dr Wenceslas Mahoussi, enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi.
En revanche, il y trouve un problème qui pourrait se poser et s’interroge : « Qui va s’occuper des questions de politique publique des médias? Est-ce que c’est la HAAC? »
Et de répondre : « Je pense personnellement que non, parce que pour moi quand on parle de politique publique médiatique, il y a le gouvernement, le parlement pour le vote des lois et puis le régulateur qui est la HAAC et donc on ne peut pas confier la politique publique médiatique uniquement au régulateur. »
L’universitaire fait allusion à l’intervention du chef de l’État sur une télévision de la place pour indiquer que désormais, c’est la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) qui prendra en charge tout ce qui relève des médias. « Je pense qu’il devait avoir une agence ou un département au sein d’un ministère ou à la Présidence pour s’occuper spécifiquement des questions politiques publiques médiatiques. Par exemple, le code de la publicité, par exemple d’autres questions liées à la formation des journalistes et je pense que la HAAC qui est le garant de la liberté d’expression va continuer à jouer son rôle de régulateur », propose Wenceslas Mahoussi.
Il faut souligner que conformément à sa Loi organique, la HAAC a pour mission de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse, ainsi que de tous les moyens de communication de masse, dans le respect de la loi.