Interviewé ce vendredi 14 mai 2021 par la Radio France Internationale (RFI), l’ex ministre des finances du Bénin, Komi Koutché, en exil aux Etats Unis s’est prononcé sur la justice béninoise qui a perdu son caractère public, selon lui.
«Le Bénin n’a plus de justice, la justice républicaine a été remplacée depuis 2016 par la justice privée du président Patrice Talon. La Cour africaine des droits de l’Homme a donné des instructions claires sur ce qui convient d’appeler aberration judiciaire que le président Patrice Talon utilise aujourd’hui pour opprimer ses opposants», a accusé l’ancien ministre des finances béninois.
Komi Koutché s’est indigné des nombreux cas d’arrestations enrégistrés avant et après le scrutin présidentiel du 11 avril 2021 qui, selon lui, violent les principes de la démocratie. « Nous sommes dans un pays démocratique, la contestation est une vertu de la démocratie. Je ne pense pas qu’il soit vraiment raisonnable et du bon sens qu’on reproche à une candidate de financer à 15 millions FCFA si vous convertissez ça en euro vous voyez que c’est rien du tout pour aller expliquer comment sa candidature a été rejetée », a expliqué l’opposant exilé en faisant allusion à la détention provisoire de Reckya Madougou, candidate recalée à la présidentielle.
Pour rappel, depuis 2020, Komi Koutché a été condamné par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à une réclusion criminelle de 20 ans de prison. La justice béninoise lui reproche des faits de détournement et de blanchiment de capitaux dans le cadre de sa gestion au Fonds national de la microfinance entre 2008 et 2013.