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Conseils à la France pour sa survie [Chronique Roger Gbégnonvi]

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Trois événements récents et successifs révèlent le malaise français. Un jeune premier sort des rangs. Le 6 avril 2016, il se met En Marche vers le Palais de l’Elysée. Au bout d’un an, il y est et s’installe dans le fauteuil présidentiel sans l’aval d’aucun parti politique classique de la Cinquième République. L’enfant prodige ne réussit pas à opérer le miracle socio-économique attendu de lui. La déception suscite en octobre 2018 la marée jaune des gilets. Simples travailleurs. Retraités pour la plupart. Leur pension devenue salaire de misère au regard du coût de la vie ne leur permet aucun loisir. Afin que nul n’en ignore, ils fraternisent, les week-ends, sur les carrefours. La loi exige qu’ils dégagent. Bagarres et violences arbitrées brutalement par le Covid-19. Tous confinés. Colère rentrée. C’est alors que des généraux à la retraite déchirent leur pacte de silence. En avril-mai 2021, ces soldats étoilés publient une tribune pour demander le retour de l’honneur et du devoir au sein de la classe politique. Ils stigmatisent le délitement de la société, la haine entre les communautés, le mal-être généralisé, les banlieues où l’on piétine la République, où la drogue circule à ciel ouvert, où éclatent chaque nuit des tirs de mortier. Ils voient la France au bord d’une guerre civile. Le général Richoufftz en appelle, pour 2022, à « un homme providentiel » (sic).
Profond est le malaise français. Mais ce qui est dramatique et qu’il faut révéler aux Français pour les aider, c’est que Jeune Premier fringant, Gilets Jaunes furieux et Généraux en colère s’obstinent à ne pas avouer que le malaise français a son origine en Françafrique, encore et toujours vache à lait de la France, vache aux mains de bouviers mercenaires qui la traient rageusement pour la France. Le sol et surtout le sous-sol de ses anciennes colonies lui appartiennent sur la base d’« accords secrets », sur la base du Franc des Colonies Françaises d’Afrique (f. CFA) fabriqué à Chamalières, sur la base de son soutien constant aux bouviers mercenaires. Durant des lustres de colonialisme et de néocolonialisme, la France a réduit ses colonies, socles de sa puissance et de sa gloire, elle les a réduites en simili-bantoustans. Il n’est pas étonnant qu’elle sente à présent comme un effet boomerang : elle ne peut pas s’appuyer sur des canards boiteux sans finir par boiter elle-même et menacer de défaillir.

Ce qui est mensonger et qu’il faut révéler aux Français pour les aider, c’est que les migrants africains ne sont en rien responsables du malaise français, puisqu’ils sont les victimes africaines de la « politique africaine de la France ». Ces pauvres hères qui ne sont pas morts en mer face à l’Italie et qu’on retrouve regroupés dans des ghettos ou errant dans les rues de France sont, en toute vérité, des produits de la France. Les responsables politiques français qui voient dans le renvoi de ces gens malheureux une des solutions au malaise français feignent d’ignorer que la « politique africaine de la France » paupérise ses anciennes colonies et jettent certains jeunes Africains dans des embarcations de perdition.
A transformer en pantins ses partenaires africains, à soutenir, pour ses intérêts, les satrapes africains grands pilleurs de l’Afrique, à fausser sans arrêt en sa faveur les termes de l’échange, à se faire en douce complice des refus de l’alternance au pouvoir, à sourire aux miasmes dynastiques ainsi qu’aux dictatures sanguinaires et trentenaires et cinquantenaires, la France sait maintenant que, sur le long terme, elle a perdu et perdra. La France est en manque d’Afrique. Elle est en manque d’une Françafrique de solidarité et de dignité pour chacun des partenaires. La France survivra à côté de l’Afrique si la France respecte l’Afrique et les Africains, et si elle se souvient que la survie de l’Afrique est de toute façon garantie parce qu’elle détient dans son sous-sol les richesses dont le monde a besoin. Richesses qui ne sont pas à piller mais à partager en toute équité pour le progrès de l’homme partout.

Roger GBÉGNONVI

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