Dans une interview, le secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-BÉNIN), Noël Chadaré, décline les chantiers sur lesquels le gouvernement est attendu pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Une occasion pour appeler à se mobiliser en vue d’un vote massif pour la COSI-BÉNIN le 24 janvier prochain dans le cadre des élections professionnelles au Bénin.
Par rapport à 2021, objectivement, peut-on vraiment espérer que 2021 soit une année où les travailleurs vont mieux se sentir au Bénin ?
Noël Chadaré : Bon, vous savez 2021, c’est les élections présidentielles, c’est aussi des élections majeures. Il y a déjà des appétits par ci, par là. Je ne suis pas sûr que 2021 soit une occasion pour voir es choses changer au profit des travailleurs. Peut-être qu’il va y avoir des promesses mais penser qu’en 2021, les choses pourraient changer d’un coup de baguette magique, ce n’est pas évident. Ce que nous souhaitons voir avancer, c’est le combat de la COSI-Bénin, de concert avec les autres confédérations syndicales, surtout pour voir changer ces textes qui ont consacré le recul des libertés, le recul de l’exercice du droit syndical à savoir, les lois sur la grève, la loi portant statut général de la fonction publique etc. Ces textes contiennent des dispositions qui rament à contre-courant. Il ne faut pas occulter bien évidemment la loi sur l’embauche.
Autant de lois qui n ‘ont pas favorisé l’épanouissement des travailleurs. On espère que en 2021, que le chef de l’Etat, que ce soit celui qui est là maintenant ou un autre, inscrive ces textes dans son agenda comme des priorités parce que ça ne donne pas une bonne image à notre pays de constater qu’il y a des lois d’un autre âge. C’est des lois qui ne permettent pas aux syndicalistes de jouer pleinement leur rôle et nous sommes persuadés qu’on peut obtenir des avancées socio-économiques sans ces lois liberticides. Donc, il faut seulement faire preuve d’ingéniosité et d’ouverture d’esprit pour trouver les bonnes formules et laisser ces lois qui ne donnent pas une bonne image de notre pays en matière de droit syndical.
Un petit mot à l’endroit des travailleurs, c’est la nouvelle année.
Je souhaite aux travailleurs une heureuse année 2021. C’est vrai que les moments sont difficiles pour la lutte syndicale et ce que nous souhaitons avoir pour les travailleurs, nous ne les avons pas encore. Parce qu’on aurait souhaité qu’au terme du mandat de cinq ans, voir l’indice salarial connaître une augmentation, voir le SMIG connaître une augmentation; C’est ça le concret que les travailleurs souhaitent voir.
Le panier de la ménagère s’est véritablement amenuisé, à cause du coût de vie actuel ainsi que les pressions fiscales auxquelles les travailleurs sont soumis ci et là. Ce que je leur souhaite, c’est de garder toujours le moral haut et d’espérer qu’en recourant aux armes que nous avons, nous espérons parvenir à infléchir la position du gouvernement pour qu’il fasse un effort en augmentant l’indice salarial, le SMIG pour que les travailleurs sentent vraiment que quelque part leurs conditions s’améliorent. Il y a le dossier des rappels dus aux enseignants aux autres travailleurs. Tous les rappels ne sont pas encore payés.
Il faut reconnaitre que le gouvernement a fait un pas en y consacrant 15 milliards fcfa encore que tous les travailleurs n’y ont pas eu droit. Parce que tous espéraient.
Nous demandons à tous les travailleurs de garder la tête froide, le cœur chaud, les problèmes sont déjà posés au ministère des finances. Nous allons travailler à ce que, les ayants droit puissent entrer en possession de leur rappel. C’est une tâche difficile, un rôle délicat. Etre syndicaliste, ce n’est pas facile surtout par ces temps qui courent, il n’est pas facile de bien jouer son rôle mais avec la mobilisation, la force, la confiance que les travailleurs placent en nous, nous allons continuer de faire le travail et nous les invitons aussi à participer aux élections le 24 janvier 2020. Le jour du vote, les travailleurs doivent voter massivement et donner à la COSI-Bénin. Ils doivent donner oui franc et massif à la COSI-Bénin afin de lui permettre d’être représentative et mieux défendre les intérêts des travailleurs. La COSI-Bénin doit sortir de ce scrutin avec un score écrasant qui conférerait à son Secrétaire général que je suis, une certaine force légitime, qui lui permettra d’être plus audible, plus écouté par le gouvernement. C’est ce que nous attendons d’eux et après nous aurons le temps d’apprécier toutes les actions que la COSI-Bénin mènera dans ce sens pour contenter et satisfaire leurs attentes. Je leur souhaite une année 2021 de paix, de joie, de mobilisation ; Pas de découragement. Que le moral soit haut et le soutien sans faille à la confédération pour amener la COSI-Bénin à la victoire. Une fois encore mes meilleurs vœux pour l’année 2021.