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“Je suis un exemple de la pagaille de notre système d’éducation”: Charles Toko regrette sa formation universitaire au Bénin

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Charles Toko, premier adjoint au maire de Parakou dit en avoir marre de la qualité des ressources humaines formées dans les universités du Bénin car selon lui, elle n’est pas en adéquation avec les réalités du marché de l’emploi. Il en a été lui aussi victime et l’a fait savoir le 10 décembre dernier à l’occasion de la journée universitaire de l’emploi à Parakou, organisée par l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE).

« Je suis un exemple palpable de la pagaille au niveau de notre système d’éducation. J’ai une maîtrise en sciences juridiques, un master en communication. A quoi ça a servi ? », s’est interrogé Charles Toko, premier adjoint au maire de Parakou le jeudi dernier devant des étudiants et les responsables de l’Université de Parakou.
Et de répondre : “A rien !” Pour lui, les universités du Bénin en particulier et le système éducatif en général forment des jeunes qui, bien que nantis de diplômes, sont contraints au chômage. Par conséquent, l’autorité communale est radicale face au ministre des PME et de la promotion de l’emploi et le préfet du département du Borgou, tous présents à l’événement : « Aujourd’hui si j’avais un pouvoir monsieur le ministre, monsieur le préfet, c’est de fermer toutes les universités au Bénin. » Et pour cause, il a reçu récemment des jeunes diplômés des universités qui n’ont pas d’autres choix que d’être des conducteurs de taxis motos (Zemidjan) de Parakou. « Jai reçu une vingtaine de zemidjan. Tous les 20, chacun avec une maîtrise, en géographie, certains avaient une maîtrise en sciences juridiques, d’autres en sociologie (…) Or, un Zemidjan, s’il travaille vraiment et durement, il est à peine à 50 mille franc CFA par mois », explique-t-il.

Des étudiants venus à la journée universitaire de l’emploi

Le chemin du salut

Pour Charles Toko, la seule et unique solution pour régler le chômage réside dans la formation technique et professionnelle car tout le monde ne doit pas faire de longues études. Le secteur agricole, une richesse inexploitée n’attend que des jeunes formés pour les nourrir. « Aujourd’hui, dans le domaine agricole, l’État est en train de pousser les agriculteurs à investir dans le domaine de l’aviculture, c’est-à-dire dans les œufs. On a lancé sur le plan national un recrutement de techniciens. Plus de 200. On n’a pas trouvé 10. Ces Zemidjans qui ont leur licence en sciences juridiques, au moment où ils avaient le brevet, s’ils avaient été orientés vers une école technique, ils seraient à 150 000 mille franc de salaire par mois », regrette Charles Toko.

Lire aussi : Décentralisation au Bénin : « Il faut que le Maire soit un récalcitrant, un réfractaire aux textes existants pour évoluer », constate Charles Toko

Et il poursuit : « les Chinois veulent acheter deux millions de tonnes de soja par an. Alors que notre pays le Bénin ne produit que 160 mille tonnes. Aujourd’hui nous avons plus de sept millions d’hectares cultivables. On utilise que 20%. Le président Talon a prévu 400 milliards dans le cadre du PAG (Programme d’action du gouvernement). On cherche des gens pour consommer le crédit. Cela fait plus de deux mois que le FNDA (Fonds National de Développement Agricole) est en train de parcourir les communes pour dire voilà l’argent c’est déposé. Le gouvernement a donné 100 milliards pour garantir vos projets au niveau des banques primaires. Mais jusqu’à présent, on a trouvé que deux dossiers : mon dossier et celui d’un autre ».

Pour rappel, environ 500 étudiants avaient pris part à la journée universitaire de l’emploi lancée par le ministre des PME et de la promotion de l’emploi, les responsables de l’ANPE, les autorités de la municipalité et des opérateurs économiques de la localité. Au menu des échanges, plusieurs thématiques : les mesures gouvernementales en faveur de l’emploi des jeunes, les rôles et responsabilités des élus pour l’emploi local, l’insertion professionnelle des étudiants, etc.

Venance TONONGBE

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