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“Une presse de moins en moins utile, favorite à la manipulation” : Ce que pensent Atayi-Guèdègbé et Allagbada au symposium sur la presse béninoise

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Vendredi 14 août 2020, l’Union de la presse francophone, section Bénin a organisé un symposium sur la presse béninoise autour du thème “ 60 ans de l’indépendance, rôle et impacts des médias du Dahomey au Bénin”. Occasion pour Joël Atayi-Guèdègbé et Noël Allagbada, de faire constater aux participants que la presse béninoise a perdu ses lettres de noblesse et ceci depuis qu’elle occupait la meilleure place dans le classement de Reporter sans frontières en Afrique et dans le monde. Car « parallèlement à ce classement, on évitait soigneusement d’admettre que près de 150 décisions de justice, 150 décisions définitives qui attendaient d’être exécutées ont été mises sous le boisseau pour ne pas parler de renoncement ». Retour sur ce qu’ils ont dit !

À droite, Joël Atayi-Guèdègbé,

L’un, Joël Atayi-Guèdègbé est membre de la société civile, consommateur de la presse et ancien membre de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (ODEM). L’autre, Noël Allagbada, journaliste. Ils se sont montrés unanimes sur un fait : La presse béninoise a joué un rôle déterminant dans la marche du Dahomey d’hier au Bénin démocratique d’aujourd’hui. En particulier, le combat mené par les médias dans l’avènement de la démocratie en 1990 et même au delà. « Dans l’histoire du Dahomey indépendant, de la République populaire du Bénin de la révolution et du Bénin du renouveau démocratique, qu’on le veuille ou non, la presse est au centre », soutient Noël Allagbada. « Le Bénin s’est signalé avec ces classement très flatteurs de Reporter sans frontières qui nous a classé en tête de son classement en Afrique et pas trop loin, sinon devant la France au niveau international», rappelle Atayi-Guèdègbé, pour sa part.

Au milieu, Noël Allagbada, journaliste

En revanche, les deux hommes se sont raidis sur ce qu’est devenue la presse au fil du temps en terme d’utilité publique. C’est pourquoi revenant sur le classement des années de gloire de Reporter sans frontières, Atayi-Guèdègbé s’interroge : “ De quoi parle ce classement ? Fait-il référence au niveau de développement de notre pays ? Indique t-il que notre pays rayonnait mieux en ce moment ? Plus précisément, ce classement indique t-il que les médias ont su faire fructifier la liberté de presse qui est un élément fondamental aux principes de leurs actions ?” Et de réponse : “Je crois que non”. Pour lui, la presse béninoise a perdu de son énergie et de sa crédibilité en grande partie. Pourquoi ?
“ Parce qu’il a été donné de voir par tout le monde que parallèlement à la floraison des titres, des idées, des débats, voire des enquêtes, se développait et se développe encore dans notre pays une presse du sensationnel, une presse des injures, de la diffamation, une presse de moins en moins précise, de moins en moins informative et donc de moins en moins utile à ses consommateurs voire à l’ensemble de la société. Une presse de plus en plus favorite au chantage, à la manipulation, au règlement de compte et d’une manière ou d’une autre à une forme de mercenariat de la plume”. « Moi, j’ajouterai démission, irresponsabilité face à ce que nous sommes devenus, nous, journalistes », renforce le professionnel des médias du haut de ses nombreuses années d’expérience dans la profession. « Je sais par exemple quelque chose que moi je considère comme une de nos fiertés en tant que journaliste, une de nos réalisations parce que c’est nous les journalistes qui avons décidé de les mettre en place. Une de nos fiertés est en crise à l’heure actuelle, je veux parler de l’ ODEM. Je ne sais pas si je mens mais il y a un problème à ce niveau », conclue Noël Allagbada.

Venance TONONGBE

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