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Victor Topanou riposte aux attaques de Vincent Foly, l’invitant à “clarifier sa position”

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Victor Topanou a répondu ce dimanche aux piques lancées par Vincent Foly dans un article de la Nouvelle Tribune, il y a quelques jours. « Je lui rappelle qu’en qualité de journaliste, il n’est pas habilité à parler au nom du ” Peuple”; c’est un abus de pouvoir(…) Si en revanche, c’est au Vincent Foly l’opposant que je devrais répondre, ce Vincent Foly-là gagnerait à clarifier sa position en levant le voile et le masque », a-t-il écrit dans sa réponse. Lisez plutôt !

« Ma réponse à Vincent FOLY

(Par Topanou Prudent Victor, Maître de conférences de Sciences politiques)
J’ai lu avec beaucoup d’attention le papier de Vincent Foly me concernant et après une semaine d’hésitation, je me suis résolu à lui répondre.

Mais la première difficulté à laquelle j’ai été confronté, c’est que comme en matière politique, l’auteur du discours importe tout autant que le discours, je ne sais pas toujours si c’est le Vincent Foly journaliste qui écrit ou si c’est le Vincent Foly intellectuel ou encore si c’est le Vincent Foly opposant qui écrit.

Si c’est à Vincent Foly-le journaliste que je devais répondre, je lui dirai qu’à sa place, je n’aurais pas fait ça. Car c’est une lâcheté que de se servir d’un outil de travail (son journal) pour véhiculer un tel déferlement de haine et de mépris contre quelqu’un qui ne peut réagir dans les mêmes conditions. Et d’ailleurs, par élégance, je ne lui demanderai pas un droit de réponse, même si avec le recul, je pense que ce papier en aurait mérité, un de bien propre.

Par ailleurs, je lui rappellerai, qu’en sa qualité de journaliste, il n’est pas habilité à parler au nom du « Peuple » ; c’est un abus de pouvoir. Le journaliste peut au mieux relayer l’opinion du Peuple, -à défaut de se contenter de relayer des informations et de les traiter-, mais seulement sur le fondement d’études d’opinion scientifiquement attestées. Car parler au nom du Peuple est une prérogative exclusive du politique (qu’il appartienne à la majorité au pouvoir ou à l’opposition).

Mais si, par contre, c’est à Vincent Foly-l’intellectuel que je devais répondre, alors-là, je serai un peu plus dur avec lui. Car, je lui dirai, d’abord, qu’il est trop prétentieux de vouloir régenter, à lui tout seul, l’espace intellectuel béninois, délivrant au passage et à sa guise, des certificats de « bonne conduite intellectuelle » à qui il veut et comme bon lui semble.
Je lui dirai ensuite, qu’au-delà de cette prétention imméritée et illégitime, il gagnerait à être un peu plus tolérant et un peu plus humble car pour moi, si l’intolérance intellectuelle devait être incarnée aujourd’hui au Bénin, elle aurait pour visage celui de Vincent Foly. Vincent Foly a juste besoin d’admettre un instant, que tout le monde n’est pas obligé de penser et d’agir comme lui ; que l’on peut même penser tout le contraire de ce qu’il pense ou de faire tout le contraire de ce qu’il fait sans que l’on ne soit obligé de lui rendre des comptes. Ainsi, il pourra retrouver, non seulement, le chemin de la tolérance, c’est-à-dire du respect de l’autre dans sa différence mais aussi et surtout celui de l’humilité.

Je lui dirai enfin, qu’il gagnerait à être constructif. Car j’ai lu et relu le texte, je n’y ai surtout trouvé aucune trace, ni même le début du commencement du développement d’une pensée personnelle et originale. Or je suis persuadé que si cela avait été le cas, ses lecteurs en auraient tiré un bénéfice certain. Mais au lieu de cela, je n’y ai trouvé, d’une part, que des attaques personnelles et, d’autre part, qu’une compilation de citations mal juxtaposées sans aucun effort d’analyse holistique.

Mais je voudrais le rassurer : ce déferlement de haine et de mépris est largement insuffisant pour me terroriser et me faire taire si telle en était la finalité inavouée. Vous n’êtes pas ma boussole et vous ne risquez pas de l’être un jour. Je vous promets même que je continuerai d’opiner, comme à mon habitude, par écrits ou par interviews sur les grands sujets d’intérêt national, toutes les fois que de besoin. Je n’ai jamais eu la prétention de plaire à tout le monde ni de convaincre tout le monde. Je n’ai d’ailleurs jamais fait l’unanimité, j’en ai conscience et je l’assume pleinement.

Si en revanche, c’est au Vincent Foly l’opposant que je devais répondre, ce Vincent Foly-là gagnerait à clarifier sa position en levant le voile et le masque pour situer l’opinion qui a besoin de savoir la branche de l’opposition sur laquelle il est assis. Ce serait très intéressant et très édifiant pour la suite des débats plutôt que de se dissimuler derrière Vincent Foly-le journaliste. Avec Vincent Foly l’opposant, J’assume pleinement ma différence d’option politique. Dans la situation actuelle, il souhaite le statu quo, voire le déferlement de violence sur le pays ; il en fait l’apologie et se réjouit quand elle éclate de ci de là ; il conjure la psychose et le chaos sur le pays plaise à lui ! Je sais aussi que certains de nos compatriotes, de plus en plus nombreux d’ailleurs, commencent à penser naïvement et surtout immaturément que la violence est une option politique que nous devrions expérimenter : c’est juste irresponsable. La violence n’a jamais rien réglé nulle part au monde ; au contraire elle empire tout et ce sont malheureusement toujours les plus fragiles d’entre nous qui en pâtissent le plus quand les élites de tous genres sont toujours les premières à fuir. La violence, surtout quand elle est aveugle et généralisée m’horripile ; je dirai même que j’y suis vigoureusement opposé. Ce n’est pas mon option à moi. Ma conviction, c’est que seule la paix est gage d’un développement économique et démocratique durable. C’est pourquoi je travaillerai toujours, de toutes mes forces et dans la mesure de mes moyens, au maintien de la paix, quoique cela me coûte : n’en déplaise à Vincent Foly et ses amis qui ont pris un malin plaisir à lire son papier, à le commenter et à le partager. »

Venance Tonongbé

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