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Fermeture frontières Nigéria-Bénin à la contrebande: Le prix de l’essence frelatée s’affole et grimpe

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C’est depuis le mercredi 21 août 2019 que l’information sur la fermeture des frontières terrestres du Nigéria avec le Bénin aux produits de contrebande a été rendue publique. Et parmi les premières conséquences à cette situation malencontreuse, il y a l’imminence de la rupture du carburant frelaté communément appelé “kpayo” au Bénin.

Le Bénin dépend du Nigéria pour ce qui concerne l’approvisionnement en carburant et même en gaz. En dehors du carburant livré dans les stations à essence par des camions citernes en provenance du Nigéria, il y a aussi une autre forme de carburant frelaté que les habitudes ont inscrits dans la fourniture des automobilistes. Ce carburant communément appelé “kpàyo” est vendu sur les abords de la voie publique. Les automobilistes qui s’approvisionnent auprès des vendeurs du kpàyo se recrutent dans toutes les couches sociales. Mais les plus nombreux d’entre eux, sont les conducteurs de cars de transport en commun et les conducteurs de taxi-motos communément appelés “Zémidjan”. Parce que le prix du litre du kpàyo en temps ordinaire est toujours inférieur à celui servi à la pompe.

Le prix du litre du kpàyo grimpe généralement lorsqu’il se pose une situation de rupture de stock. Comme c’est le cas depuis mercredi dernier avec la fermeture des frontières terrestres du Nigéria avec le Bénin. Les vendeurs du kpàyo dès le jeudi, pour ce qui avaient des produits stockés, ont rapidement revu les prix à la hausse. De 350 frs le litre en période ordinaire, le litre est passé à 400f jeudi en matinée, puis à 450 frs en soirée dans la ville de Cotonou. Le vendredi matin, le nombre de vendeurs de kpàyo a considérablement baissé. Puis ceux qui possédaient encore le produit ont d’abord fait disparaitre les indicateurs de prix qu’ils exposent très souvent devant leurs étalages. A certains points de vente, sans indication, on vous expliquait que le litre coûte 500 frs, pour les conducteurs de moto et 600frs pour les conducteurs de véhicules grosses cylindrées, une espèce de vente à la tête du client ou une application de la logistique du coût d’opportunité.

Dans la journée de vendredi, le prix du carburant, était passé de 500, à 550 et de 550 à 600 frs. Comme conséquence à cette situation, de nombreux conducteurs de taxi-motos et de véhicules de transport en commun se sont tués vers les stations à essence où le litre était encore servi au prix normal de 540 frs. Il y a lieu de se demander ce qui se passera dans les jours à venir si la fermeture des frontières terrestres se poursuit. Le péril sur le kpàyo aura des conséquences d’abord sur le prix du litre qui à cette allure, pourra atteindre 1000 frs avec pour conséquence l’augmentation logique du prix du transport et donc aussi celui des produits sur le marché et particulièrement des vivres. La grande incertitude demeure sur la durée de la fermeture des frontières. Les supputations vont bon train en absence d’une déclaration du gouvernement. Combien de temps tiendront encore les stocks de produits disponibles dans les stations à essence et par les vendeurs de kpàyo ? Toujours est-il que si la fermeture perdure, il sera possible d’observer dans les prochains jours que les voies soient dégagées par l’absence de voiture et de motos et que les usagers reviennent au premier moyen de locomotion qu’est la bipédie, c’est-à-dire la marche.

Mathieu Toko


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