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Bénin_Journées culturelles au collège : un concept à se réapproprier

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La fin de la semaine des congés de pâques à coïncidé, dans nos lycées et collèges, avec les traditionnelles journées culturelles et (ou) récréatives. Après sept mois de dur et acharné labeur, il était temps que l’effort fasse place au réconfort. La culture doit, l’instant de deux à trois jours, être célébrée et consacrée, d’où la dénomination de journées culturelles attribuée à ces manifestations. Seulement voilà, un petit tour d’horizon de activités menées dans le cadre de ces journées culturelles devrait amener à se poser une question à la portée symbolique pour la promotion de nos valeurs culturelles. Finalement, qu’est-ce tout ce bazar de dépravations et de talents purement extravertis a de culturel ? Eh oui, quand rythmes, chansons et danses du terroir déjà pas assez promus sont mis en berne par une jeunesse mal inspirée au profit de Benauyades incompris, d’Arafateries lugubres, et de déhanchés Fally Ipupesques, on est en droit de se demander si l’appellation journées culturelles vaut encore son pesant d’or ! Autrefois, canal de valorisation et de promotion de nos valeurs culturelles, ces journées sont aujourd’hui en proie à un désintérêt manifeste pour le fait culturel béninois. Les ateliers de danse traditionnelle, d’interprétation de chansons traditionnelles, de chorégraphie de rythmes locaux sont de plus en plus désertés au profit de chorégraphies et d’interprétations d’artistes étrangers. N’est-ce pas paradoxal ! Il va sans dire que nos journées culturelles sont aujourd’hui symptomatiques de cette dépravation des moeurs qui ronge une jeunesse béninoise à mal de repère. Si Angélique Kidjo, Feu Stan Tohon, et bien d’autres vedettes nationales avaient ainsi bu les cultures d’ailleurs jusqu’à la lie, nous ne serions pas encore à les célèbrer pour leurs prouesses musicales d’ici et d’ailleurs. Alors que nos journées culturelles redeviennent de véritables creusets d’eclosion des talents artistiques et musicaux de demain. Que cessent enfin les journées culturelles bacchanalles pour de vraies activités culturelles redorant le blason d’une culture béninoise qui depuis peu, semble être en baisse de forme sur le plan musical du fait de l’assaut sans cesse répété de musiques étrangères (ivoirienne, nigériane, congolaise…) aussi aguicheuses qu’enchanteresses ! Il faudra pour y parvenir, deux mesures importantes. La première, concerne les encadreurs qui doivent désormais puiser dans le patrimoine culturel national pour montrer aux apprenants que des journées véritablement culturelles doivent surtout s’en inspirer et en porter les marques. La seconde, à l’endroit des apprenants qui doivent comprendre que les journées culturelles visent principalement l’appropriation de nos valeurs par eux. C’est seulement ainsi que ces journées scolaires annuelles de valorisation de nos cultures regagneront en crédibilité afin de toujours contribuer à l’éclosion de talents, musicaux, théâtraux, de danseurs et poetes… Pour les journées culturelles, revenons donc aux fondamentaux. Cela dit, il faut tout de même reconnaître que dans certains établissements, les apprenants ont encore les repères culturels et continuent enxore de danser au rythme du zinli, du tipinti, du agbadja,… Il serait ingrat de ne pas leur reconnaître ce mérite. Qu’ils soient ainsi suivis par le grand nombre, afin que vive au delà de nos frontières, la riche et diversifiée culture béninoise.

Raoul Hountondji


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