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Sommet Africasan5 : Les grandes résolutions

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Tenue du 18 au 22 février 2019 à Cape Town en Afrique du sud, la 5e conférence internationale de l’assainissement qui a réuni 36 Etats venus du monde entier, a tenu toutes ses promesses. Au-delà des résolutions prises, le sommet a été un véritable moment de partage d’expériences innovantes et prometteuses, permettant une fois encore aux acteurs, experts et décideurs locaux et centraux, de renouveler leurs engagements dans la marche pour l’hygiène et l’assainissement pour tous en Afrique.

Deux résolutions majeures ont sanctionné la fin des travaux de ce sommet. Il s’agit en premier, de la ferme résolution d’« accroître la visibilité de l’hygiène et de l’assainissement dans les programmes de développement » et deuxièmement, de «promouvoir l’excellence et l’innovation en matière d’initiatives audacieuses qui inspirent l’action des gouvernements ». A cet effet, les acteurs ont au terme de leurs réflexions, décidé d’engager un plaidoyer dans les prochaines semaines auprès de l’Union Africaine (l’UA) pour amener progressivement les Etats à faire de l’hygiène et de l’assainissement, une priorité dans l’agenda de développement. En réalité, expliquait le Secrétaire Exécutif du Conseil des ministres africains de l’eau, Dr Canisius Kanangire, cette démarche de recourir à l’institution africaine a été envisagée depuis le précédent sommet qui a eu lieu en 2015 à Dakar au Sénégal.

Avec cette résolution, l’espoir de voir ce sous-secteur encore laissé-pour-compte dans plusieurs pays, gagné en priorité est permis. Pour le Secrétaire exécutif, Dr Canisius Kanangire, l’Union Africaine sera sollicitée pour accompagner les Chefs d’Etats à inscrire la question de l’hygiène et de l’assainissement sur leur agenda de développement. Mais plus encore, soutient le Secrétaire exécutif, les Etats et leurs gouvernements seront appelés à mener des politiques publiques pro-pauvres permettant de prendre en compte, les pauvres, les personnes vulnérables etc…vivant aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine. Dans la droite ligne des Objectifs de Développement Durable et des engagements de N’Gor, personne ne doit être laissé de côté pour atteindre l’accès universel.

Un appel au respect des engagements de N’Gor a été lancé aux ministres de l’eau et de l’assainissement par le Président de la conférence sur la Gestion des boues de vidange qui se tenanit en même temps que le sommet, Doulaye Koné. Il a invité les ministres des Etats du continent, à redoubler d’efforts, à maintenir les relations avec AMCOW, à travailler toujours ensemble pour faire face à tous ces nombreux défis que rencontrent les pays africains dans le domaine de l’assainissement. « C’est ensemble que nous arriverons à surmonter nos difficultés», a-t-il souligné.

A son tour, dans son discours de clôture, le Ministre sud-Africain en charge de l’eau et de l’assainissement Gugile Ernest Nkwinti, a pris l’engagement de s’ impliquer fortement dans la mise en œuvre de la politique de l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans son pays et au-delà de son pays, sensibiliser au mieux ses pairs ministres en charge de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement du continent pour le respect des engagements pris à N’Gor pour l’ accès à l’hygiène et à l’assainissement pour tous d’ici l’an 2030.

Les participants venus de 36 Etats du monde entier
Les participants venus de 36 Etats du monde entier

Lançant un appel à l’union de tous les pays africains pour réussir ensemble, le ministre Gugile Ernest Nkwinti a insisté sur la nécessité pour ses pairs, de travailler en synergie avec tous les acteurs et experts de leurs pays. «De nombreux problèmes peuvent être résolus même à distance », a-t-il avant de rappeler que de belles opportunités s’offrent aux pays. Mais pour les saisir, il soutient qu’il faut une organisation, un appel aux actions multipartites, au dialogue pour encourager les partenaires techniques et financiers en charge de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement à accompagner les pays africains.

Pour terminer, il a exhorté les représentants des 36 Etats présents à s’ouvrir aux innovations en se fondant sur la déclaration de N ’Gor pour que dans les six prochains mois, les choses changent positivement et soient plus visibles.

Les Etats appelés à plus d’efforts

Le sommet a été une occasion de bilan pour le Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW) qui, il y a 20 ans, s’est engagé à porter l’assainissement et l’hygiène au rang des priorités de développement aux plans mondial et national. En effet, le processus AfricaSan remonte à 2002, année de sa tenue en Afrique du Sud. L’un des plus grands succès mentionnés par l’institution est d’avoir réussi à faire pression par le biais du PNUE, sur les Nations Unies pour l’adoption d’un objectif de développement spécifique pour l’assainissement dans les ODD. Aujourd’hui, le processus AfricaSan est devenu une plate-forme continentale pour générer un élan politique en faveur de l’hygiène et de l’assainissement. Mais, les Etats doivent redoubler d’efforts parce que l’hygiène et l’assainissement, sont devenus des droits de l’homme. C’est indéniablement un défi complexe de réaliser l’accès universel à l’assainissement en raison d’autres problèmes connexes tels que le changement climatique, la migration vers les villes… mais l’essentiel est que ces Etats doivent trouver des solutions durables quels que soient les défis auxquels ils sont confrontés. Car, au-delà d’être une question de santé, l’hygiène et l’assainissement constitue une question de dignité et doit être assurée en particulier pour les femmes et les filles. Le Conseil des ministres africains de l’eau à AfricaSan4 à Dakar (Sénégal) en 2015, avant l’avènement des ODD, a pris conscience de la nécessité de développer et d’approuver les dix engagements de N’gor que tous les gouvernements africains devraient respecter afin de réaliser l’accès universel à un assainissement durable et d’éliminer la défécation à l’air libre d’ici 2030.

En présentant les résultats de l’évaluation des progrès des pays, Kitch Bawa, du secrétariat de l’AMCOW, a indiqué que peu d’efforts ont été faits par les pays. Dans sa présentation, il a souligné que c’est seulement en matière de leadership et de coordination, que les pays ont obtenu des progrès. Ce qui montre que de plus en plus, les Etats du continent ont identifié des ministères pour porter la problématique de l’hygiène et de l’assainissement et font des efforts pour organiser les principales parties prenantes. En dehors de cette seule bonne nouvelle, les autres indicateurs sont au rouge. C’est le cas des inégalités, du financement où les efforts sont encore insuffisants dans plusieurs Etats. Le défi est encore plus grand pour certains Etats où la disponibilité des données constitue un problème. Dans plus de la moitié des pays du continent, le chemin est encore long pour atteindre l’accès universel. Pour Kitch Bawa du secrétariat de l’AMCOW, il faut un mouvement d’ensemble de tous les acteurs dans les pays pour partager ensemble les connaissances et les expériences. Ce n’est qu’à ce prix que le défi sera relevé.

Alain TOSSOUNON (Cape Town, Afrique du sud)


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