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Bénin-Formations universitaires : Ces labyrinthes où nous nous égarons encore !

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Depuis quelques années, la filière des licences et masters professionnelles s’est développée à une telle vitesse à l’université d’Abomey-calavi que l’on y va désormais de toutes les extravagances. L’une de ces formations a dernièrement retenu notre attention au point de susciter en nous des questionnements qui interpellent les initiateurs de ces formations : la licence professionnelle en langues chinoises. Déjà, l’appellation de la formation elle-même semble bien fantaisiste pour passer inaperçue. Mieux, elle remet sur tapis, le débat sur la pertinence des formations professionnelles qui pullulent dans nos universités publiques comme privées. Dans un pays où la lutte contre le chômage et la promotion de l’entrepreunariat sont devenues le leitmotiv de tous les diseurs de bonne espérance, on peut bien se poser des questions sur l’avenir d’une telle formation. Dans un environnement professionnel où des formations universitaires en langues espagnole, allemande et même française apparaissent de plus en plus comme des tremplins pour le chômage, continuer à initier des formations professionnelles dans le sens de l’apprentissage strict des langues étrangères n’est qu’un chemin d’incertitude. Certes, la Chine, devenue la deuxième puissance mondiale, ne cesse d’envahir le monde avec sa culture et par ricochet, sa langue. Aussi, l’envie de se faire former en langue chinoise pour servir d’interprètes et de commis dans des entreprises chinoises installées sur le territoire peut-elle naître. Seulement, une licence professionnelle dans un domaine pareil ne vaut pas plus qu’une licence en lettres modernes, espagnol, allemand voire en anglais. Autrement dit, elle est sans avenir notamment en ce qui concerne la lutte contre le chômage endémique qui nous ronge.

Université d’Abomey-calavi

Dans un pays comme le nôtre où les besoins de développement nécessitent plutôt des formations plus pointues en adéquation avec le marché de l’emploi, il serait plus judicieux d’initier des formations dans ce sens. Ainsi, des licences professionnelles en transformation des produits locaux, en agriculture hydroponique hors sol, en pisciculture, en maraîchage, pour ne citer que celles-là, Paraissent plus pertinentes en ce sens qu’elles permettent non seulement de lutter véritablement contre le chômage, mais aussi d’accélérer le processus de développement de notre pays. Pour des pays au développement axé sur l’agriculture comme le nôtre, les formations doivent beaucoup plus viser les offres ou les possibilités d’emplois dans les secteurs primaires et secondaires. Il vaut mieux former aujourd’hui des ressources humaines qui, à défaut de travailler pour leur pays, pourront le faire pour elles-mêmes au lieu de former des cadres extravertis par des formations qui les éloignent du marché local de l’emploi. C’est bien cela le défi que doivent désormais s’atteler à relever nos universités publiques comme privées. Car l’avenir n’est pas dans la professionnalisation des chinoiseries éphémères mais dans la formation concrète des véritables artisans de nos rêves éternels.

Venance Tonongbé


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