La nuit est tombée sur la fibre d’espoir qui animait encore ces vaillants travailleurs. Sevrés depuis juillet 2018, les vacataires n’ont plus eu droit au moindre salaire après deux mois de cours. Le sort de cette frange, la plus importante, d’enseignants ne semble aucunement émouvoir le pouvoir de la rupture. Pourtant, il est connu que l’enseignant vacataire, en dehors des charges de vie, doit se déplacer et parfois sur de très longues distances, pour joindre les établissements. Il est alors incompréhensible que face à cette situation de précarité évidente, le gouvernement ne se décide pas à payer à temps les heures de vacation afin de soulager les enseignants concernés et leurs familles respectives. C’est à croire que le gouvernement ne semble pas prendre la mesure des impacts de cette situation sur la qualité de l’enseignement dispensé par ces enseignants visiblement démotivés et au moral assez bas pour donner le meilleur d’eux-memes . Accablés par des prêts à n’en point finir, ceux-ci ne savent vraiment plus à quel Saint se vouer. Le comble de leur désolation est intervenu après la suspension de l’arrêté interministériel 134 portant augmentation du taux horaire pour les titulaires de certains diplômes. La motivation et l’ardeur suscitées par cet arrêté sont retombées après sa suspension. Pendant ce temps, la reprise des états de paiement exigée par le ministère coïncide avec les premières séries des devoirs surveillés qui pourraient ralentir les choses. Finalement, les jours passent sans que le bout du tunnel ne semble se montrer pour eux. Vivement que l’État prenne la mesure de la situation pour redonner vie aux ménages de ces messies de l’école béninoise. Car sans eux, cette école n’est que l’ombre d’elle-même.
Raoul Hountondji
