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Bénin: Rupture, Vocation et Passion, Sodome et Gomorrhe

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La vocation, c’est l’élan qui vous fait choisir tel métier pour donner sens à votre vie. Ou c’est le métier qui, sur vous, a exercé une attirance telle que vous l’avez choisi irrésistiblement. Ce métier choisi ou qui vous a choisi, vous l’exercez avec un amour qui peut aller jusqu’à la passion. Vous vous sacrifiez à lui, vous y puisez votre bonheur, et vous tâchez de rendre heureux par lui ceux envers qui vous l’exercez. Voilà la vocation, voilà la passion.

Les Béninois, plus ou moins septuagénaires aujourd’hui, ont été formés par des concitoyens passionnés de leur métier de vocation. A leur tour, ils ont reproduit le modèle des maîtres. Ils n’ont certes pas eu, dans leur parcours, que des motifs de joie. Ils grognaient sans doute parfois, mais rien jamais ne les aurait amenés à saboter le devoir, leur devoir au service de leurs concitoyens. Aussi ne comprennent-ils pas grand-chose à la longue fronde sociale qui paralyse aujourd’hui leur pays. ‘‘Durant toute ma carrière, je ne suis pas allé en grève une seule fois’’. L’infirmier d’Etat qui le dit en 2018 a 64 ans. ‘‘Je ne sais pas comment les Béninois en sont arrivés à un tel travestissement : de 1966 à ma retraite en 1996, je n’ai pas totalisé sept jours de grève.’’ L’enseignant qui écrit ces lignes en 2018 va vers les 75 ans.
Comment les Béninois en sont-ils arrivés á ne plus avoir ni vocation ni passion ? Simple affaire de démographie. En 1960, pour deux millions de Dahoméens sur 112.600 km², il était possible de choisir un métier ou de se laisser choisir par lui, par vocation, et de l’exercer avec passion. Cette possibilité a disparu parce que la reproduction s’est accrue et que la production n’a pas suivi. Cet écart a engendré coups d’Etat à répétition, Révolution, Conférence Nationale, Renouveau démocratique. Le résultat est affligeant : rien de tout cela n’a comblé l’écart entre reproduction et production. Pour une population passée d’un à deux chiffres, sur une superficie amputée de l’Île de Lété, avec des paysans restés accrochés à la houe de Mathusalem, adieu vocation et passion. Le citoyen attrape un job quelconque, non pour donner sens à sa vie, mais pour gagner ‘‘le maigre salaire’’. Et s’il peut le ‘‘gagner’’ avec un faux diplôme ou en sabotant le travail, eh bien, c’est parfait ! Et le Bénin sombre.
La solution pour que le Bénin arrête la descente aux enfers, c’est que les Béninois retrouvent vocation et passion à son service. Encore une affaire de démographie, au sens où les Béninois doivent réviser à la baisse leur ardeur à se reproduire, et réviser à la hausse leur ardeur á produire. La première proposition est du ressort privé des ménages. La seconde est du ressort public de l’Etat. En l’absence de toute richesse minière crédible, et en dehors des impôts, que peut mettre en branle l’Etat béninois pour faire prospérer le Bénin et les Béninois ? La Suisse, Israël, le Japon, la France, l’Allemagne, n’ont pas de ressource minière crédible. Que fait leur Etat respectif pour que prospèrent la cité et les citoyens ? En plus de respecter les lois de la cité, l’Etat ouvre la cité sur l’extérieur et ouvre l’esprit des citoyens.
Pour ouvrir le Bénin sur l’extérieur, l’Etat se dote d’un Ministère du Tourisme conduit par un Révolté doublé d’un Juste. Son travail fait que les artisans travaillent et innovent, ce qui conduit à notre soleil les habitants argentés des cités hivernales, heureux d’habiter nos hôtels et d’arpenter nos marchés. Pour ouvrir l’esprit de ses citoyens, l’Etat béninois se dote d’un Ministère de l’Education conduit par un Révolté doublé d’un Juste. Son travail efface la nuit de l’analphabétisme et la remplace par le jour de l’écriture levé sur tous à travers l’une des langues du monde. C’est possible. Possibilité expérimentée et démontrée en 2007-2008.
A la tête du Bénin du Nouveau Départ se trouve Ben Gourion entouré des dix hommes Révoltés requis par lui pour créer l’Etat d’Israël. A la tête du Bénin de la Rupture se trouve Abraham, entouré des dix Justes requis par Yahvé pour sauver Sodome et Gomorrhe. 

Roger Gbégnonvi


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