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Éditorial

Fronde sociale: Prière pour les temps de grève au Bénin

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Seigneur Jésus, toi dont la parole me séduit, toi que nous chantons et dansons partout dans mon pays, je viens à toi en ce moment où mon Bénin, ton pays, est grêlé de grèves par lesquelles nous refusons la traversée du désert, gage du progrès des peuples.

Je viens à toi, et je te remercie d’abord pour la multitude de Béninois, mes frères et mes sœurs, qui, n’ayant pas de contrat de travail avec l’Etat, travaillent et ne s’arrêtent pas. Artisans, paysans, conducteurs de taxi-moto, boulangers, vendeuses de pain à la criée, etc. Levés tôt le matin, ils se couchent tard après le soleil. Ils travaillent et ne s’arrêtent pas. Ils sont grands et nobles. Tu les aimes. Ils sont un peu à l’image de ton Père dont le psalmiste a dit qu’ ‘‘il ne dort ni ne sommeille’’. En eux Teilhard de Chardin reconnaît ‘‘la foule immense de ceux qui construisent et de ceux qui cherchent’’. Merci pour eux, Seigneur Jésus.
Je viens à toi, et je te prie de parler au cœur des médecins, infirmiers et infirmières de mon Bénin, ton pays. Quand nos corps sont fatigués et malades, ils nous soignent, sinon nous dépérissons et mourons. Leur mission est grande et noble. Dis-leur de ne pas nous laisser tomber comme des vauriens, comme si nous n’étions pas semblables à eux, comme si nous n’étions pas, comme eux, des créatures de ton Père. Dis-le-leur, Seigneur Jésus.
Je viens à toi, et je te prie de parler au cœur de tous les enseignants de mon Bénin, ton pays. Ils sont en charge de la formation de nos enfants, de nos jeunes gens, de nos jeunes filles, de nos petits-enfants. Ils sont en charge de l’avenir de mon Bénin, ton pays. Tu as été toi-même rabbi, maître. Tu sais donc ce que c’est. Leur mission est grande et noble. Dis-leur de ne pas laisser tomber la formation des hommes et des femmes de demain. Dis-leur de ne pas laisser tomber l’avenir de mon Bénin, ton pays. Dis-le-leur, Seigneur Jésus.
Je viens à toi, et je te prie de parler au cœur des magistrats de mon Bénin, ton pays. A l’instar des avocats, ils sont Maître, Magister ! A l’instar des avocats, ils sont les instruments précieux de l’ondoyante justice des hommes, l’Inaltérable Justice de ton Père nous étant insondable. Grâce à eux, l’innocence de l’innocent est proclamée et la peine du prisonnier est revisitée pour qu’il recouvre le plus tôt possible la pauvre mais précieuse liberté du citoyen. Leur mission est grande et noble. Dis-leur que leur toge dans le prétoire est sacrée à l’instar de la chasuble de ton prêtre á l’autel, pour qu’ils soient à l’écoute toujours du citoyen comme ton prêtre est à l’écoute toujours de ton fidèle. Dis-le-leur, Seigneur Jésus.
Je viens à toi, et je te prie de parler au cœur de tous mes frères et sœurs, de tous mes concitoyens et concitoyennes. Parle à nos cœurs au sujet de l’argent. Chaque fois qu’on t’en a parlé, tu t’es énervé, tout en reconnaissant son utilité, puisque tu as envoyé Pierre pêcher du poisson afin de s’en procurer pour payer à l’occupant romain ton impôt et le sien. Mais tu n’as jamais été dupe. Tu as toujours tenu l’argent à distance pour que ton serviteur qu’il est n’aille pas se prendre pour ton maître et ton Dieu, et te barre la voie du Beau et du Bien, comme il ne sait que trop le faire. ‘‘Cet homme est passé parmi nous en faisant le bien’’, a dit de toi Pierre au matin de la Pentecôte. Sublime compliment. Et nous y aspirons, nous aussi, d’une aspiration grande et noble. Dis-nous que nous serons hommes et femmes de beau et de bien lorsque, à l’instar de toi, nous tiendrons l’argent à distance suffisante pour devenir ouverts sur le Beau et sur le Bien ; lorsque, rendus maîtres absolus de l’argent et non restés courbés devant lui, serviteurs soumis, nous refuserons la banalisation du prochain, la banalisation de sa santé, de sa vie, de son éducation. Dis-le-nous, Seigneur Jésus.
Et sois béni éternellement dans mon Bénin, ton pays, où nous te chantons et te dansons sans cesse. Sois Béni.

Roger Gbégnonvi


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