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Les rapports Doing Business : chronique d’une perte de crédibilité à petits pas

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La Banque mondiale a suspendu hier, 27 août 2020, la publication du rapport Doing Business pour cause d’irrégularités signalées dans les rapports publiés en octobre 2017 et 2019. La polémique entourant généralement le rapport Doing Business, publié chaque année par la Banque mondiale, a atteint ainsi, un nouveau sommet avec cette décision.
Retour sur des voix qui se sont levées dans le monde pour mettre en cause la crédibilité des différents rapports au fil du temps.

Paru pour la première fois en 2003, le rapport Doing Business mesure la réglementation des affaires dans 190 pays et dans certaines villes du monde. Ce rapport qui est un classement a pour but de mesurer, parmi les pays, la facilité à y démarrer une activité, à obtenir les permis nécessaires, à pouvoir utiliser les infrastructures essentielles, se reposant sur dix indicateurs.

Les mécontentements

La colère grondait depuis fin 2012 lorsque mécontente de son rang, la Chine avait tapé du poing sur la table et exigé la suppression pure et simple d’un classement qui risquait, selon elle, de «ruiner la réputation» de la Banque. Raisons évoquées à l’époque étaient liées aux différentes méthodologiques utilisées pour établir son rapport.

Deux ans plus tard, soit en 2014, c’est l’Afrique qui fait parler d’elle lorsque le président sénégalais Macky Sall est monté au créneau. En effet, d’après le chef d’État, l’édition 2014 de ce rapport ne reflète pas la réalité des progrès réalisés par son pays (178e).

D’autres spécialistes de la question ont même parlé de zones d’ombre, de trucage des données et voire de manipulations politiques. A titre illustratif, Selon le Tunisien Mohamed Amar, – qui a participé par le passé à la récolte de données pour le « Doing Business » dans son pays -, avait évoqué que « les États qui ont fait le plus d’efforts pour investir, notamment en matière de production d’électricité, tel le Congo (175e), ne sont pas récompensés et restent dans les profondeurs du classement ».

Ces différentes accusations ont amené le chef économiste de la Banque mondiale, 2012, Kaushik Basu, à admettre : «Doing Business a tous les ingrédients pour être à la fois important et controversé, ce qu’il n’a pas manqué d’être ».

Cette suspension de la publication pourrait être vu aujourd’hui comme un signal de soutien aux pays et experts qui ont critiqué les différents rapports au fil des années.


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